mercredi 25 mai 2011
Justice et politique
Les grands de ce monde ne sont pas à la fête en ce moment ! On va même finir par parler des véritables victimes : les femmes violées, les enfants abusés, les peuples opprimés, les innocents massacrés. On va peut-être se pencher aussi sur le sort des victimes, leur condition de vie, le traumatisme qu’elles ont subi, leur avenir à tout jamais handicapé. On va peut-être même faire quelque chose pour elles au lieu de prévoir des prisons de luxe.
C’est vrai qu’il ne faut pas trop les traumatiser tous ces chefs d’états corrompus, ces hauts dignitaires habitués à des salaires scandaleux, ces footballeurs internationaux aux émoluments mensuels représentant je ne sais combien de dizaine d’années de SMIC.
Cette semaine, même le pape s’y met ; rappelant la destination universelle des biens promut par Jean XXIII, il disait le 12 mai dernier sa préoccupation face aux disparités qui caractérisent notre époque, au détriment des plus pauvres: « Les phénomènes liés à une finance qui, après la phase la plus aiguë de la crise, a recommencé à pratiquer avec frénésie des contrats de crédits qui souvent permettent une spéculation sans limites ». Benoît XVI insiste sur le fait que la question sociale est aujourd'hui « mondiale » et que ce qui est en jeu c'est la « distribution équitable des ressources matérielles et immatérielles, de mondialisation de la démocratie substantielle, sociale et participative».
Une telle justice n'est cependant pas possible, fait observer Benoît XVI, si l'on s'appuie sur le « simple consensus social », car pour qu'il soit « durable » il faut aussi qu'il soit « enraciné dans le bien humain universel ».
Le pape montre le lien entre justice et politique : pour réaliser la justice sociale dans la société civile, dans l'économie de marché (cf. Caritas in veritate, n. 35), il faut en outre « une autorité politique honnête et transparente » et proportionnée, y compris « au niveau mondial » (ibid. n. 67).
Que Dieu et les hommes l’entendent !
Jean ROUET
dimanche 1 mai 2011
Bienheureux Jean Paul II priez pour nous !
2° dimanche de Pâques 2011
Béatification de Jean Paul II
Le texte de St Jean insiste à deux reprises pour nous signaler que les portes du lieu où se tenaient les disciples étaient verrouillées. Ces portes fermées représentent bien la situation des disciples, situation aux antipodes du Christ. Il est sorti vivant du tombeau, la pierre a été roulée, il n'est plus enfermé par la mort, ce sont les disciples qui se retrouvent enfermés dans la peur. Ils sont encore sous le coup de l'échec apparent de la croix, leur peur est un tombeau qui les emmure en eux mêmes. C'est là que le Christ vient les ressaisir. Il n'enlève pas seulement la pierre de son tombeau, Il veut rejoindre chacun d'entre nous pour enlever, rouler la pierre qui ferme notre coeur. On retrouve cette peur souvent mentionnée dans les récits après la résurrection. Nos coeurs peuvent être ainsi habités par de multiples craintes, crainte des autres, crainte de ne pas y arriver, crainte de ne pas être aimé, crainte de l'échec, crainte de se perdre, crainte finalement de la mort. Le Christ veut visiter notre coeur fermé pour que sa paix remplace la peur et les disciples sont invités à ouvrir les portes et à sortir à se risquer : "La paix soit avec vous !". La paix est le don le plus précieux du Christ, elle est la caractéristique de sa présence en nous.
Que nous apporteront les années qui s'ouvrent à nous? Quel sera l'avenir de l'homme sur la terre? Nous ne pouvons pas le savoir. Mais la lumière de la miséricorde divine illuminera le chemin des hommes du troisième millénaire.
Comme les Apôtres autrefois, il est toutefois nécessaire que l'humanité d'aujourd'hui accueille elle aussi dans le cénacle de l'histoire le Christ ressuscité, qui montre les blessures de sa crucifixion et répète: Paix à vous! Il faut que l'humanité se laisse atteindre et imprégner par l'Esprit que le Christ ressuscité lui donne. C'est l'Esprit qui guérit les blessures du cœur, abat les barrières qui nous éloignent de Dieu et qui nous divisent entre nous, restitue la joie de l'amour du Père et celle de l'unité fraternelle. Paroles de Jean Paul II le 30 avril 2000
Jésus ressuscité n'est pas un passe muraille. Par sa résurrection d'entre les morts il est totalement en Dieu et donc présent à tout être, remplissant l'univers ! Il est partout de "l'Orient à l'Occident". Il rend un instant sa présence perceptible aux disciples pour qu'ils comprennent. Et cette présence va se manifester désormais par la présence de ces disciples qui vont remplir l'univers : "Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie." Le Christ dans la lumière de sa résurrection nous constitue comme témoin de sa présence à tous les temps et à tous les hommes. Nous sommes chargés par lui de manifester sa présence et l'efficacité de sa miséricorde à travers la libération qu'il met en nos coeurs. En accueillant le Christ, il nous fait passer de la peur, de la crainte à la foi, de la nuit du tombeau à la clarté du jour, de l'enfermement au risque pour les autres. Et, si nous nous ouvrons à cette présence libératrice, nous devenons témoins par notre propre vie de sa Vie donnée.
Dans les diverses lectures, la liturgie semble désigner le chemin de la miséricorde qui, tandis qu'elle reconstruit le rapport de chacun avec Dieu, suscite également parmi les hommes de nouveaux rapports de solidarité fraternelle. Le Christ nous a enseigné que "l'homme non seulement reçoit et expérimente la miséricorde de Dieu, mais aussi qu'il est appelé à "faire miséricorde" aux autres: "Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde" (Mt 5, 7)". Il nous a ensuite indiqué les multiples voies de la miséricorde, qui ne pardonne pas seulement les péchés, mais répond également à toutes les nécessités de l'homme. Jésus s'incline sur toute forme de pauvreté humaine, matérielle et spirituelle.
Thomas est là pour nous mettre en garde contre l'obstacle principal à cette vitalité du Christ ressuscité dans nos vies. Thomas veut voir pour croire, il exige des signes. Il recopie ainsi le péché de toujours qui est de se méfier de Dieu. Il ne le croit pas sur parole. Seule la foi en la Parole de Dieu qui nous crée est le terrain sur lequel peut s'enraciner l'amour et l’amour de miséricorde. C'est parce qu'on n'a pas cru à sa parole qu'on a crucifié Jésus et Thomas prend sa part à la crucifixion du Christ. Et c'est bien le crucifié qui se présente à lui, lui montrant ses plaies, lui faisant toucher du doigt ce que l’incrédulité, le manque de confiance a provoqué. Mais le crucifié est vivant et il vient au secours du manque de foi de Thomas. Nous sommes si souvent dans le doute et l'incrédulité devant la Parole de Dieu, la parole du frère. Cette incrédulité est une véritable mise à mort de l'autre. L'amour ne peut naître que de la confiance donnée. L’amour ne peut jaillir que dans l'accueil de la Parole. C'est tellement vrai dans le mariage qui est ainsi sacrement de l'amour de Dieu et de sa miséricorde. Nous sommes nous aussi rejoints par le Christ ressuscité que nous avons crucifié, Jésus vient au secours de notre foi défaillante. A la suite de Thomas fléchissons les genoux et adorons : "Mon Seigneur et mon Dieu."
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