mardi 30 avril 2013

Vous avez dit : “Gloire !”


Le dictionnaire Larousse repère plusieurs significations à ce mot  : “une renommée éclatante, un grand prestige dont jouit quelqu'un dans l'esprit d'un grand nombre de personnes ou bien  l'occasion d'une légitime fierté, d'un orgueil justifié, ce qui suscite l'admiration.

Aucune de ces significations ne semble convenir quand on parle de la Gloire de Dieu, de la gloire du Christ.
Le Christ à genoux, le Christ en croix, le Christ à la Cène autant de situations qui viennent en contre point d’une représentation grandiose et finalement paillette...  
Je préfère entendre envergure, révélation de l’envergure de quelqu’un, déploiement plénier de la personnalité, de l'être d’une personne. La gloire du Christ c’est le déploiement de l’envergure de son amour. “ Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. ”, dit-il dans le discours après la Cène. C’est à l’heure de la croix que se déploie au maximum l’étendue de son amour infini pour l’humanité... Franchement ça n’ rien à voir avec les images de gloire de chefs, de sportifs, de vedettes en tout genre...
Si vous rapprochez cela du commandement  qu’il nous donne, ça devient très clair : “Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. ... Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres.”  Nous aimer c’est chercher notre propre gloire et manifester celle de Dieu ! C’est manifester l'envergure de notre être profond, c’est déployer l’être profond de l'Église.
La gloire c’est l’envergure de l’amour ! Pour moi c’est lumineux et pour vous ?

Jean ROUET

mardi 2 avril 2013

La mort est morte !


C’est incroyable, c’est à ne pas y croire, c’est du délire ! Tels sont les premiers effets chez les témoins qui entendent dire qu’Il est Ressuscité.
Tout semble nous dire le contraire. Même le vide du tombeau  n’est pas probant pour Pierre. La mort étale sa victoire à nos regards désespérés.

Dans les rencontres riches de ces jours saints je pense à cette conversation le samedi avec un homme d’une quarantaine d’années issu d’une famille non chrétienne et qui réalisait, il y a quelques temps le vide de sa vie :  le foot, les filles, le whisky... il me disait combien la modernité était désespérante.

Comme elle est lumineuse la parole de l’ange : “pourquoi chercher le vivant parmi les morts?”.
Notre âme se rend malade à chercher la vie dans les lieux des morts. Nous n’arrêtons pas de visiter nos mémoires coupables, nous sommes obnibulés par nos échecs. La mort est morte! Elle ne produit pas de vie, il faut la laisser dans son tombeau. Ce qui sort du tombeau c’est le vivant c’est à dire celui dont tout l’être dit: “je t’aime”. Tout son corps, tout son être au monde, crie  :”je t’aime. Je n’ai rien pour moi, mon corps n’est pas pour moi, ma vie n’est pas pour moi, mon corps, ma vie c’est pour toi !

C’est l’amour qui a vaincu la mort ! C’est là que le vivant se manifeste. Il ne s’agit pas d’une morale, d’un comportement de bons ou mauvais chrétiens, il ne s’agit pas d’une idéologie ou d’une sagesse. Il s’agit d’une adhésion, d’une adhésion à quelqu’un, d’un choix que les baptisés de ce jour posent devant nous mais que chacun de nous est amené à faire et refaire ce soir.

C’est dans cette adhésion que nous éprouvons la joie d’être des sauvés. Les ennemis ont déjà perdu ; aucune inquiétude à avoir devant les assauts du mal. Nous sommes sauvés de l’esclavage le plus terrible celui qui est à la source de tous nos maux : l’attachement à nous-mêmes. Nous sommes délivrés du souci de nous-mêmes. Voilà la bonne nouvelle de la liberté du Christ, de la liberté en Christ. Car, attention, ne la cherchez pas au bout des vos efforts, même de carême, cherchez la en lui. C’est une vraie amitié, intérieure, douce et forte qui vous est offerte,  laissez vous aimer !

Notre Église qu’on annonce si souvent vide et en voie de décomposition avancée, voilà qu’elle trompe tous les diagnostics de ces analystes penchés sur son lit de mort. Elle engendre toujours des fils et des filles de Dieu. Elle dénoncent les faux semblants, les hypocrisies. Elle se donne un nouveau pape plus jeune que bien des jeunes, elles se moquent des modes, elle met le prisonnier, l’abandonné, le trahi, au coeur de sa prière et de son service. Elle sait que ses fêtes ne sont rien si elles ne l’engagent pas plus avant et concrètement.

Comme il est heureux d’entendre notre pape François : ”L’'Église doit sortir d’elle même, elle doit aller aux périphéries, les périphéries géographiques mais également existentielles : là où réside le mystère du péché, la douceur, l’injustice, l’ignorance, là où le religieux et la pensée sont méprisés, là où sont toutes les misères.

En route donc dans la suite du Ressuscité !