mercredi 26 décembre 2012

Au commencement, Dieu aime !


Ce jour de fête, sans cesse renouvelé depuis 20 siècles, est un commencement, une naissance. Tout est possible, et pourtant tout est limité. C’est un garçon et pas une fille, c’est un juif et pas un romain, c’est un pauvre et pas un riche. Les anges sont convoqués, mais le confort est pour le moins rudimentaire. Tout est possible et tout s’inscrit dans un lieu précis, un temps précis. Il n’y a rien de général heureusement, car les généralités sont des abstractions. Tout ici est bien réel et il faudra vite s’occuper de le nourrir, de le laver, de l’emmailloter, de s’inquiéter s’il se met à crier. C’est un vrai commencement et tout commencement est une naissance fragile et pleine d’espérance, joyeuse et pleine de soucis.
Dans une naissance, tout est déjà là, l’énergie de la vie et ses potentialités sont données, il y aura à   soigner, éduquer, protéger mais tout est donné. On ne pourra rien ajouter d’essentiel.
Dans cet enfant, tout, de sa mère et de cet homme qui l’accepte, est en germe et, suivant les points de vue, on remontera à Abraham, le père des croyants, et pour d’autres à Dieu lui-même. La source est là, la source sans laquelle il n’y a pas de fleuve si elle se tarit s’en est fait du filet d’eau.
Dans le commencement de cet enfant il y a tout un passé à l’œuvre  et, à y regarder de près, c’est un passé chargé de grandeur et de crimes, une histoire écrite avec des lignes courbes. Oui, tout est en germe mais tout devra être décidé, voulu, assumé, orienté.
Regardons cet enfant de la crèche en son commencement comme nous regardons nos enfants, ceux qui sont dans la première année de leur existence, ceux qui sont encore dans le sein de leur mère. Vous voyez la ressemblance, elle saute aux yeux. Dieu ressemble à l’homme et l’homme ressemble à Dieu. Voilà le vrai commencement ! Il est dans la ressemblance.
Au commencement, Dieu me ressemble ! C’est une annonce toujours nouvelle, incroyable, tellement incroyable qu’on la prendrait pour un rêve d’enfant qu’il faudrait abandonner à l’âge adulte. Pourtant la source de la dignité de chaque être humain est là, sans cesse à l’œuvre. L’égalité de dignité est dans l’acte de Dieu qui veut chacun, qui prend soin de chacun, qui aime chacun infiniment. Il n’y a plus de différences si efficaces qui nous opposent, différence d’âge, de beauté, de rythme, de santé et de statut social. Il n’y a plus cette course effrénée à l’avoir en tout genre, il y a la dignité de chaque être puisque vous et moi, chacun de par le monde, devient en germe la maison de Dieu.
Vous avez l’impression que vous ressemblez à une étable pas très propre, vous avez conscience que, chez vous, c’est un véritable capharnaüm. Dieu choisit de venir là puisque de toute façon dans les endroits bien propres il n’y a que le souci de vous faire reconnaître, il n’y a que le souci de vous-mêmes. Là, dans nos grottes aux animaux, on a abandonné tout souci de paraître, on est réduit à l’élémentaire, au strict minimum et notre dignité éclate comme un bijou sur du fumier.
Je suis digne de Dieu non à cause de mes mérites mais par amour, par décision de Dieu lui-même. Il ne me doit rien, je ne peux rien lui présenter qui soit à sa hauteur alors il vient au plus bas, il se fait le très bas pour me mettre à sa hauteur.
Voilà un commencement plein d’espérance : prendre au sérieux la dignité que Dieu me donne.
Frères et sœurs en Christ, descendez en vous-même en ce jour de fête, dépassez tout souci de vous, tous ces soucis où vous pensez que vous pourriez être le sauveur des autres, ouvrez votre grotte aux animaux, Dieu est là, sur la paille, et il vous dit à chacun : « Je t’aime absolument, je donne tout pour toi, crois moi, ne crois pas tes faiblesses, tes peurs, crois en ma présence, au plus secret, au plus vrai, au plus simple de toi, c’est là que tout commence . Reconnais-moi en tous ces commencements. Pour commencer, fais comme moi : aime et tu finiras en aimant. Je suis en toi pour aimer avec toi ici et maintenant ».

Au commencement, Dieu m’aime.
Au commencement, Dieu nous aime.
Joyeux Noël 

mercredi 19 décembre 2012

Un homme, une mère, un enfant ...


Comme c’est simple ! Il s’agit d’une simple naissance. Une jeune fille met au monde un petit garçon. Partout dans le monde, des centaines et des centaines d’enfants viennent au monde ainsi.
Désirées ou subis, accueillies ou rejetées, au chaud ou dans la froid, entourées d’affection ou abandonnées, en pleine santé ou malades, dans la sécurité d’une maternité ou dans un lieu caché comme une honte, vécues comme un avenir plein d’espérance ou portées comme un poids qui ajoute au malheur, que de naissances en cette heure même !
Voyez combien la naissance à Bethléem les comprend toutes : la joie et la crainte de cette jeune mère, l’attention et l’inquiétude de son mari dans ce lieu à l’écart des hommes. Ils ont été exclus de la compagnie des hommes pour n’avoir que celle du bœuf et de l’âne. Le berceau est en forme de mangeoire : « prenez et mangez » dira, plus tard, l’homme qui est né en ce lieu. Ombres et lumières dans cette grotte aux animaux, peuplée de toutes nos ombres, de toutes nos lumières, de toutes nos peines, de toutes nos espérances. Un homme, une mère, un enfant c’est le berceau de toute humanité., c’est le creuset de nos sociétés qui ont besoin de cette cellule élémentaire  faite de don réciproque et de tendresse pour commencer. C’est cette cellule de base  que nous devons fortifier, protéger. C’est sur de telles cellules de base que peuvent s’appuyer tous ceux et celles qui ont besoin de réciprocité et de reconnaissance. L’égalité de dignité dont tous nous avons besoin trouve ici sa maison.

Mais y manque-il le père ? Le fils de l’Homme n’aura de cesse d’être à son service ...

Un père, une mère un enfant pour le salut du monde !
Jean ROUET