Les femmes se rendent au tombeau pour achever l’ouvrage. Le Sabbat n’avait pas permis de terminer les derniers soins pour embaumer le cadavre. Elles vont poser les derniers gestes d’affection pour celui à qui elles doivent tant ! Il a été mis au tombeau, la pierre a scellé l’aventure de ce Galiléen perturbateur. Vous rendez-vous compte : il se vivait tellement unis à Dieu qu’il en devenait fraternel avec tous les pécheurs ; il affirmait que Dieu était totalement en son cœur et il prétendait que cela nous était accessible, nous pourrions vivre en sa présence tous le jours de la vie ! C’est intolérable, c’est blasphématoire ! Dieu est si préoccupé de sa gloire ! Dieu a tellement de choses à faire, de loi à promulguer , de décret à signer ! ça se saurait depuis longtemps s’il s’intéressait à tous les hommes ! Il n’y aurait pas tant de malheurs si Dieu avait enfin pitié de nous ! Non il juge les méchants et récompense les bons.
Il était fou ce Nazoréen de penser que moi j’avais une réelle importance pour Dieu ! Il avait même posé des signes qui pouvaient le laisser croire ; on raconte encore l’histoire de cet ami, Lazare de Béthanie, qu’il aurait fait revenir à la vie !
C’en était trop, il fallait mettre fin à cette supercherie : le temple et le palais n’auraient bientôt pu maîtriser les événements.
Il emporte avec lui, au fond de son sépulcre, tous nos rêves de reconnaissance et d’affections réussies ; il scelle dans sa mort toutes nos espérances d’un vrai bonheur à notre portée, d’une vie pour les pauvres de cœur, les affamés de justice, ceux qui pleurent, les doux , les pacifiques enfin vous connaissez « la liste des préférés de Jésus » !
« Nous avons été mis au tombeau avec lui » dit l’apôtre Paul. C’est bien nous qu’il emporte ainsi et l’ordre du monde retrouve son équilibre entre peurs et abondance. Toutes nos excuses ordinaires pour être jaloux, distants, hypocrites, menteurs, adultères, jouisseurs restent de mise. On a roulé la pierre ; rien ne bouge .
Voilà qu’au petit matin les choses ne sont plus dans l’ordre : la pierre a été roulée et on ne sait par qui. Les pires hypothèses naîtront à partir de là. La peur envahit le cœur des femmes : que va-t-il encore se passer ; il ne suffit donc pas de l’avoir tué, il faut qu’ils s’en prennent en plus au cadavre !
« N’ayez pas peur » dit l’homme en blanc et son cri parvient jusqu’au fond de nos entrailles !
« N’ayez pas peur » de vous, de vos échecs, le Christ les a tous aimés d’avance.
« N’ayez pas peur » de Dieu, il est à la porte et il frappe pour prendre le repas avec vous et être votre ami.
« N’ayez pas peur » des autres, ils ont autant que vous ce désir d’aimer et d’être aimer.
« N’ayez pas peur » du monde, il a au centre de son histoire la force de la résurrection !
Croyez que Dieu se manifeste à vous : au plus intime, cette joie, cette paix, ce dynamisme, cette force c’est lui qui vous rencontre et vous aime au jour le jour ;
Croyez que vous êtes entendus quand vous criez vers lui, il vous précède dans vos attentes, il est votre compagnon depuis les débuts en Galilée.
Croyez que vous avez raison d’espérer un salut pour tous les hommes, sa paix sera plus forte que nos guerres.
Croyez et vous vivrez ! « Pensez que vous êtes morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus Christ ! »