lundi 12 octobre 2009

Cette Nouvelle n’est Bonne que partagée !


Nous entrons ce dimanche dans la semaine missionnaire mondiale. Par ailleurs, notre archevêque vient de publier sa lettre pastorale inaugurant le parcours missionnaire diocésain qui nous portera pour les 4 années à venir. Deux événements nous invitant à nous interroger sur la mission de notre Eglise diocésaine.

Le fait est que, pour beaucoup, « mission » n’évoque pas grand-chose, hormis un grand cru de chez nous qui, il est vrai, mérite d’être connu. Dans nos pays de vieille tradition chrétienne, la foi est trop souvent devenue une petite philosophie portative, une option personnelle que ne devrait pas quitter la sphère privée au risque de porter atteinte à la liberté des autres. « Tu peux croire ce que tu veux pourvu que ça ne dérange pas les autres ». Sommet de l’individualisme !

Le problème est que nous ne pouvons quand même pas déchirer les pages de l’Evangile qui nous gêneraient ou nous boucher les oreilles lorsque Jésus envoie ses disciples en mission : « Allez, de toutes les nations faites des disciples ! » « Proclamez que le Royaume de Dieu est tout proche »…

Il faut même reconnaître que toute la raison d’être de l’Eglise est dans cette « mission ». L’Eglise n’est pas à son compte ni à son propre service. L’Eglise n’a de raison d’être que dans l’annonce de la Bonne Nouvelle du Christ. Elle n’est pas pour elle-même, elle est pour le monde : afin de lui transmettre la vie même de Dieu. La mission de l’Eglise n’est que le prolongement de la mission trinitaire de Dieu : le Fils est sorti du Père et nous donne son Esprit. Cet Esprit nous pousse vers tout homme ! De la même manière, la foi qui me fait vivre, je ne peux pas la garder pour moi-même. Si je ne la partage pas, elle meurt. Pourquoi ? Mais tout simplement parce que cette Nouvelle n’est Bonne que si elle est partagée.

Cela me rappelle la toute dernière parole d’un film sorti sur les écrans il y a deux ans et qui relate une histoire vraie : « Into the wild ». La recherche du bonheur par le héros de l’histoire se transforme en quête de lui-même si bien qu’il en vient à se couper peu à peu de tous ses liens humains. Seul au monde. Est-il possible de vivre par soi-même, sans liens ? Le héros du film comprend, mais trop tard, que la nature du bonheur est d’être partagé. « Happiness only real when shared ». Le Bonheur n’est vrai que s’il est partagé. Le Bonheur, c’est comme un bon repas ou une bonne bouteille de Bordeaux. Ce n’est vrai que partagé !

Je crois qu’il en est de même pour la foi au Christ. Si notre foi semble parfois si fragile, ne serait-ce pas parce que nous ne la partageons pas assez ? Une Eglise qui ne serait plus missionnaire, une Eglise qui ne chercherait plus à partager sa joie de croire et de vivre en Christ ; une Eglise qui ne serait préoccupée que par des questions d’organisation interne et non plus par le monde, cette Eglise aurait perdu quelque chose du dynamisme même de l’Evangile. Le temps est venu de nous interroger sur cet appel du Christ à proclamer la Bonne Nouvelle et sur notre manière de la porter à notre monde, ici en Gironde.

P. Pierre Alain LEJEUNE

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