samedi 19 décembre 2009

La demeure de Dieu


L’autre jour, je rencontrais les élèves d’une classe de 6ème, dans un collège de notre quartier, pour leur expliquer ce que le temps de l’Avent signifie pour les chrétiens. Parmi toutes les questions qui m’ont été posées ce jour-là, il y en a une qui a retenu mon attention tout particulièrement. Griffonnée maladroitement sur un bout de papier, cette question avait quelque chose d’enfantin : «  Dieu a-t-il une maison ? ». Quelle belle question ! 

              J’ai essayé d’y répondre comme j’ai pu, avec toute ma foi. Ma foi qui m’amène à reconnaître l’amour sans mesure d’un Dieu qui « sort de chez lui » pour se faire homme au milieu des hommes. Ma foi qui me met sur les pas d’un Dieu Sans Domicile Fixe ; un Dieu qui entre chez ceux qui lui ouvrent leur porte. Un Dieu qui m’invite à le reconnaître en chacun de mes frères, à commencer par ceux que, spontanément, je considérais comme les moins dignes.

  De tout temps, les hommes ont voulu assigner à Dieu un domicile : le soleil, les astres, la mer, telle montagne ou le temple de Jérusalem. Ce temple est détruit et Jésus, par sa mort, sa résurrection et le don de son Esprit nous désigne la nouvelle et l’unique demeure de Dieu : le cœur de l’homme. 

Dieu a donc considéré que le cœur d’un homme est une demeure plus grande que l’immensité des astres ou la profondeur des galaxies. Dieu estime que le cœur d’un homme est, au fond, la seule maison qui soit à sa mesure ; c'est-à-dire sans mesure. «  Ma maison, c’est toi ».

  Aujourd’hui, l’Evangile nous invite à laisser résonner en nous la joie de Marie et d’Elisabeth, sa cousine, qui pressentent que quelque chose d’immense est en train de se produire. Dieu inaccessible se rend accessible ; Dieu intouchable vient se remettre entre nos mains ; le Très Haut se fait très bas. Il me semble juste, comme le fait le poète Jean Pierre LEMAIRE, de prêter à Marie enceinte cette parole émerveillée : « Dieu, si petit en moi ; hors de moi si grand ! »

 « Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Heureux celui qui croit est laisse ainsi le Dieu Immense faire en lui sa demeure.

 P. Pierre Alain LEJEUNE

 

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