dimanche 6 février 2011

Partage ton pain avec celui qui a faim

                C’est le prophète Isaïe qui nous lance cet appel : « Partage ton pain avec celui qui a faim ». Et dans l’Evangile, Jésus dit à ses disciples - et donc à nous aussi - que c’est en voyant ce que nous faisons de bien que les hommes rendront gloire à Dieu. C’est une grande responsabilité qu’il nous confie !

                Nous avons l’habitude de bénir le repas avant de manger. Ce petit rituel est une belle manière de reconnaître que c’est de Dieu qui vient toute grâce. Certains de nos bénédicités sont très beaux, d’autres sont touchants ou encore ludiques et enfantins. Tout cela est très bon. Pourtant, je dois reconnaître que quelques uns d’entre eux présentent un gros défaut au regard de l’Evangile… Je pense à ces bénédicités dans lesquels nous demandons à Dieu de donner du pain à ceux qui n’en n’ont pas. Mais à bien y réfléchir, ce n’est pas à Dieu de donner du pain à ceux qui ont faim. C’est à nous de le faire ! Tout se passe un peu comme si nous cherchions à refiler à Dieu une mission qui nous incombe. Nous mélangeons souvent les rôles et nous en venons toujours rapidement à nous débarrasser des tâches qui nous paraissent trop compliquées. 

                Nous ne devrions pas prier Dieu pour qu’il donne du pain à ceux qui en manquent. Nous devrions plutôt le prier pour qu’il nous aide à assumer la mission qu’il nous confie. Pour qu’il nous aide à partager réellement. L’Eglise est réellement dans son rôle lorsqu’elle assume cette tâche.

                Lors de sa visite en Grande-Bretagne en septembre dernier, le pape Benoît XVI s’exprimait ainsi : « Le monde a été témoin des immenses ressources que les gouvernements peuvent mettre à disposition lorsqu’il s’agit de venir au secours d’institutions financières retenues comme ’trop importantes pour être vouées à l’échec’. Il ne peut être mis en doute que le développement humain intégral des peuples du monde n’est pas moins important : voilà bien une entreprise qui mérite l’attention du monde, et qui est véritablement ’trop importante pour être vouée à l’échec’. »

                Voilà une parole qui devrait nous redonner le sens des priorités ! Quelle est la tâche véritablement trop importante pour être vouée à l’échec ? J’ai rencontré cette semaine l’équipe diocésaine du Secours Catholique. Nous avons cherché des propositions concrètes à faire aux jeunes catholiques de Bordeaux afin de les inviter à s’engager sur des actions locales, notamment dans l’accueil et la distribution de repas à des personnes en situation de précarité. Vous entendrez parler très prochainement de ce nouveau partenariat entre les Aumôneries Etudiantes de Bordeaux et le Secours Catholique : si chacun de nous réalise un petit geste concret alors nous serons véritablement ce que Dieu attend de nous : le sel de la terre et la lumière du monde !

 P. Pierre Alain LEJEUNE

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Monseigneur Rhodain, le fondateur du SOS disait que c'est d'abord par de petits gestes concrêts qu'on se rend compte que les questions de pauvretés sont des questions de justices sociales...
Puissent vos jeunes être aussi engagés dans les luttes sociales...