dimanche 6 mars 2011

Aimer en acte et en vérité

              Depuis quelques semaines, nous entendons le discours de Jésus sur la montagne avec ses exigences qui peuvent paraitre hors de notre portée : « aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent ; si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tend-lui encore l’autre ; pardonnez de tout votre cœur… ».

              Ce discours de Jésus s’achève sur l’Evangile de ce dimanche : il ne suffit pas de dire « Seigneur, Seigneur », mais il faut faire la volonté du Père. Pour le dire autrement, les beaux discours ne servent à rien s’ils ne sont suivis d’actes, les belles convictions ne sont que du vent si elles ne sont pas mises en pratique. C’est ce que Saint Jean affirme d’une autre manière : « Nous devons aimer, non pas avec des paroles et des discours mais en acte et en vérité » ( 1 Jn 3, 18)

En effet, le danger est souvent de considérer l’Evangile comme un idéal tellement élevé qu’il serait de toute façon inatteignable ; et nous nous réfugions derrière notre réalisme pour admettre que ces paroles sont symboliques… Eh bien non ! Elles ne sont pas symboliques. Car Jésus lui, a vécu jusqu’au bout ce qu’il a proclamé ; et c’est précisément pour cela qu’il est crédible. C’est la croix qui rend crédible la parole de Jésus. Il est crédible lorsqu’il promet à ses disciples qu’il ne les abandonnera pas. Il est crédible lorsqu’il demande de ne pas riposter à l’insulte. Il est crédible lorsqu’il nous invite à pardonner au-delà de toute mesure. Il est crédible parce que, sur la croix, Il vit jusqu’au bout ce qu’il a dit : Il donne sa vie. Or ce que le Christ est pour nous, nous devons apprendre à l’être pour les autres.

Depuis les commencements de l’Eglise, si la foi chrétienne s’est propagée à toutes les nations, ce n’est pas grâce aux beaux discours ni aux belles convictions. Mais c’est l’amour vécu qui parle plus fort que tout. C’est ce que les chrétiens ont réalisé de grand et de beau, simplement par amour des plus petits, qui ont converti tant d’hommes et de femmes.

Ce qui sauve l’homme, ce n’est pas d’avoir de belles convictions mais de les vivre. On peut dégouliner de bons sentiments et ne rien vivre de l’Evangile. Voilà un beau programme à quelques jours du carême. Ce temps pourrait peut-être nous amener à nous demander si notre foi se traduit réellement en actes ; si nous faisons réellement la volonté de notre Père du ciel. C’est cela, et cela seulement, qui construit nos vies sur la solidité du roc. 

 

P. Pierre-Alain LEJEUNE

 

 

 

Aucun commentaire: