vendredi 14 octobre 2011
Dieu et l'argent
Une pièce de monnaie, comme un billet de banque est un programme, l'annonce d'une politique. Regardez une pièce de monnaie : elle porte sa valeur; mais une pièce est plus qu'un jeton, elle véhicule un message, et depuis quelques années, elle nous tourne vers le projet européen. L'argent est un symbole de lien social : il permet d'acheter un objet, de payer un travail. Il sert aussi bien à couvrir le nécessaire, qu'à s'assurer une domination ou un prestige. Il est rarement égalitaire et à propension à devenir une fin en soi ! Contrairement au dicton populaire, l'argent a une odeur ! Il sent la sueur et parfois le sang; il respire l'envie ou la miséricorde, il garde le goût de la guerre économique, de la dette internationale ou de la bonté du don. Jésus en regardant une pièce de monnaie invite à réfléchir sur la signification de l'argent et la responsabilité des hommes entre eux.
En demandant une pièce d'argent, Jésus désigne l'effigie qui dit le propriétaire, et cette pièce doit être rendue à son propriétaire. "Rendez à César ce qui est à César." Jésus ici ne fait pas une séparation absolue entre deux domaines qui ne devaient avoir aucun lien : le domaine spirituel (celui de Dieu) et le domaine matériel (celui de César), comme si, dans ce dernier, on pouvait agir sans s'interroger sur la portée de ses actes, sur la moralité de son comportement, comme si en ce domaine on pouvait faire ce que l'on voulait. Le domaine politique est bien reconnu par Jésus. Il y a bien à rendre aussi en ce domaine. Il est un des lieux majeurs de l'exercice concret de la charité. La loi morale doit s'y manifester de plein droit. Mais le politique doit rester à sa place : « rendez à Dieu ce qui est à Dieu, ne rendez pas à César ce qui appartient à Dieu ». Lui seul, Dieu, est le maître de l'histoire. Dieu seul est Dieu, il n'y a de sacré que Dieu et celui qui est son image : chaque être humain. Toute sacralisation du pouvoir et de l’argent conduit à la tyrannie et à l'idolâtrie. Nul n'a le droit de récupérer Dieu pour justifier sa politique. Tous ceux qui s'y essayent, tombent dans la totalitarisme, le plus abject, celui qui fait peu de cas de la personne humaine; mais mépriser la politique c'est prendre le chemin du mépris concret de nos frères.
Ne servez pas Dieu non plus comme on sert César ; il n’est pas un empereur plus fort que tous les autres il est le Dieu de l’Alliance qui m’invite à un partenariat à une filiation à un amour de réciprocité qui instaure entre lui et moi une vraie communion contagieuse de liens social et d’une terre habitable par tous.
Jean ROUET
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire