lundi 31 octobre 2011
"les pièges de l'autorité"
Qu'il s'agisse des parents, des autorités religieuses ou des autorités politiques, et bien d'autres les pièges sont les mêmes. Jésus les a tous rassemblés en faisant le portrait caricatural du pharisien.
Premier piège :"ils disent et ne font pas". Ce travers est si habituel que de nombreux commentaires juifs de la Bible insistaient sur l'importance de pratiquer ce qu'on enseignait. Jésus insiste :"Celui qui mettra en pratique les commandements et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux". "Il ne suffit pas de me dire Seigneur, Seigneur, pour entrer dans le royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux".
Deuxième piège : pratiquer l'autorité comme une domination. "Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt." L'avoir, le savoir, le pouvoir, peuvent être prétexte à domination ou à supériorité ; alors que cela peut aussi bien être vécu comme un simple moyen de servir les autres ; encore ne faudrait-il jamais oublier que tout ce que nous possédons nous est seulement confié comme une responsabilité à exercer au bénéfice de tous. Il y a pire encore, c'est d'asseoir son autorité sur un soi-disant "droit divin" : les religions n'y échappent pas toujours, les pouvoirs politiques non plus ; et c'est la source de combien de conflits sanglants.
Troisième piège : vouloir paraître : "Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges, des franges très longues". Qui n'est jamais tombé dans ce travers d'aimer paraître, d'attirer sur soi la considération et l'intérêt ?
Quatrième piège : se croire important, avoir le goût des honneurs : "Ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi". Il faut être très humble pour porter sans ridicule les honneurs dus à son rang.
Après cette énumération, le texte se retourne : "Pour vous" dit Jésus ; c'est la clé de ce texte. Il nous invite à vivre comme lui. "Ne donnez à personne sur terre le nom de Père, car vous n'avez qu'un Père, celui qui est aux cieux". On peut, bien sûr, continuer à employer les titres de père et de maître, mais en leur donnant leur vrai sens et pas davantage ! "Abbé" venait de "Abba", "Père", "Pope", "Pape" sonnent comme "Papa" : au fond, c'est la même chose ! Ceux à qui nous donnons ces noms-là sont parmi nous le rappel vivant que nous n'avons qu'un seul et unique "Père" qui est dans les cieux. Jésus termine en disant : "Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé". Il y a là un des grands chemin de la vie : la force de l'humilité. Etre assez lucide pour se reconnaître à ras de terre, tout étonné de vivre du partage de nos frères et de la grâce de Dieu.
Jean RO
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