lundi 30 novembre 2009
En Avent tous et toutes !
Les livres apocalyptiques comportent quatre types de paroles qui se retrouvent dans l’évangile de ce jour :
Ce sont des paroles pour temps de détresse, elles décrivent des signes effrayants : "il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles... le fracas de la mer et de la tempête... les puissances des cieux seront ébranlées".
Ce sont des paroles de consolation, elles invitent les croyants à penser qu’après le déluge c’est le beau temps du salut : "Votre rédemption -votre libération - approche".
Ce sont des paroles qui révèlent la face cachée de l'histoire, elle annonce la venue du Fils de l'homme. Jésus reprend ici cette promesse par deux fois, et visiblement il s'attribue à lui-même ce titre de "Fils de l'homme", manière de dire qu'il prend la tête du peuple des croyants : "Alors on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée avec une grande puissance et une grande gloire." …
Enfin, dans l'attente de ce renouvellement promis par Dieu, ce sont des paroles qui nous invitent à adopter une attitude dynamique : "Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête."...
C’est un bon point d’appui pour faire résonner l’appel que Monseigneur Ricard a voulu pour notre diocèse, appel à être des chrétiens du cœur et non de la superficialité. Il s’agit de « tenir debout », de lever la tête ou de relever la tête. Il s’agit d’être heureux d'être chrétien, d’être catholique.
Le témoignage que nous avons à porté est à vivre dans des conditions de moins en moins évidentes, est une attitude délibérément fondée sur ce que Dieu nous donne : son amour au quotidien. Halte donc à la sinistrose, halte à l’indifférence et à l’exclusion, halte au défaitisme !
Voilà bien l’appel fondamental que Dieu nous adresse : « soyez mes témoins, les témoins de ma venue dans votre histoire, soyez les témoins qu’aujourd’hui à chaque seconde je vous tiens en ma main, je suis votre justice, je vous ajuste à moi avec tendresse et force, soyez les témoins que j’accomplirai la promesse de bonheur pour tous les peuples au jour de mon retour. »
En Avent tous et toutes !
Jean ROUET
vendredi 13 novembre 2009
Veillez donc à Dieu !
Nous pouvons être des esprits chagrins et nous affliger des malheurs du temps. Nous pouvons à juste raison nous inquiéter du cercle infernal de la violence et de la haine dans lequel l'humanité ne cesse de faire des progrès. Le mal, éteint pendant un temps, semble sans cesse rejaillir de ses cendres. Et les prophètes de malheurs ne manquent pas pour nous en avertir.
Quand verront-nous la fin des grands fléaux qui ravagent le monde : guerres, violences, maladies, famines ? La tentation est grande de baisser les bras et de nous replier sur notre quant-à-soi et notre individualisme. Faire ainsi c'est nous enfermer dans l'enfer du mal. Et nous avons à redouter de nous enfermer dans un tel enfer. L'Ecriture nous en avertit : une telle manière de voir est une courte-vue car Dieu vient et établira son règne de justice et de paix.
On n’arrête pas non plus de nous inviter à être vigilant. Il faut faire attention à tout et ne pas se faire avoir ! Le mal semble nous guetter de toute part . Mais nos crispations, nos peurs ne sont souvent que des manques de foi dans le travail de Dieu aujourd'hui.
Guettons plutôt les signes de poussées de vie. Si nous sommes tentés de dire qu'il y en a pas c'est que nous désespérons de Dieu. « Que la comparaison du figuier nous instruise ! » Nous voilà constitués par le Christ comme des veilleurs ! Veilleurs de nouvelles pousses, veilleurs de la vie qui passe l’hiver du monde.
. « Jésus parlait à ses disciples de sa venue. » Le Christ l’affirme avec force : la fin de l’ humanité ne sera pas un temps de mort mais un temps de vie . Le salut de Dieu vient, il n'y a pas de doute. il s'agit de veiller dans l'espérance et être fidèle.
Que l’Esprit du Christ nous garde les yeux grands ouverts, aux aguets, pour annoncer la vie de Dieu en train de triompher.
La vocation des disciples du Christ, jusqu'à la fin des temps, est d'être les veilleurs de Dieu en ce monde et de prier en disant : « Viens Seigneur Jésus ! »
Jean ROUET
samedi 7 novembre 2009
Donner rend digne
Mais l’Evangile vient nous sauver en bousculant nos idées. Et Jésus fait l’éloge de cette pauvre veuve qui a su donner, elle-aussi. Elle n’a donné que deux piécettes, certes, mais elle a donné. Et le mendiant devient donateur ! Que les riches donnent, cela paraissait normal, dans l’ordre naturel des choses. En revanche qu’une pauvre veuve prenne sur la misère pour donner, voilà qui bouscule nos idées. La dignité de l’homme, c’est de pouvoir donner !
Il ne suffit donc pas de donner ; il faut encore donner la possibilité à celui qui reçoit de donner à son tour. L’abbé Pierre aimait à répéter que la meilleure manière d’aider une personne en difficulté, c’était de lui apprendre à aider une autre personne.
Vendredi soir, avec les lycéens de l’aumônerie de Montaigne-Magendie, nous réfléchissions à cette difficile question. La crise financière a considérablement augmenté le nombre de situations de grande précarité en France ; et ceux que nous croisons dans nos rues ne sont que la partie visible d’un iceberg qui est immense. Comment donner quand on a peu ? Comment réagir face à la main tendue ? Comment ne pas s’enfermer dans l’indifférence ? Comment donner sans tomber dans l’assistanat ?
C’est exactement ce qu’essaie de faire le Secours Catholique depuis plus de 60 ans. Dimanche prochain, le Secours Catholique fera appel à notre générosité pour sa campagne annuelle. Je vous invite à soutenir cette grande œuvre de notre Eglise qui a compris depuis longtemps qu’il ne suffit pas de subvenir aux besoins de première nécessité de ceux qui sont dans la misère ; il faut leur rendre la dignité de pouvoir donner à leur tour. C’est l’esprit dans lequel travaille le Secours Catholique.
Nous sommes ici au cœur de l’Evangile. Car Dieu ne se contente pas d’aimer l’homme ; Il lui donne de pouvoir aimer à son tour. Dieu veut encore rendre l’homme acteur, participant du salut qu’Il lui offre. En Jésus Christ, Dieu nous a tout donné ; et nous pouvons, à notre tour, donner pour y retrouver notre dignité.
P. Pierre Alain LEJEUNE
http://www.secours-catholique.org