lundi 1 novembre 2010

de Ramallah à Yad Vashem

La semaine dernière avec un groupe d’amis j’étais en terre sainte pour un pèlerinage qui nous a conduits du Sinaï au mont Sion, de la traversée de Moïse à la résurrection du Christ ; nous faisions cette visite pendant que les évêques du Moyen Orient étaient réunis par Benoît XVI à Rome pour un synode sur leurs Eglises.
Pendant ces jours nous avons rencontré l’abouna Faysal curé de Ramallah et nous sommes allés voir Yad Vashem, le mémorial de la shoah.
Je garde le choc de ces deux visites qui nous ont mis devant le poids de la souffrance de chacun de ces peuples. Quand vous passez dans les territoires occupés vous voyez la différence inscrite dans le paysage, le style d’habitat et le mur qui encercle, un mur impossible. Nous avions loué un GPS Israélien qui a refusé obstinément de nous guider à l’intérieur de la ville palestinienne, c’est grâce à la gentillesse d’un habitant que nous avons pu trouver la paroisse latine. Enfermé et sans avenir telle est le contenu de la souffrance de ce peuple. Impossible de sortir directement du pays, de circuler librement sans de multiples check point, impossible de savoir quand vont s’arrêter les implantations juives qui grignotent peu à peu le territoire dessiné par l’Onu en 1947. Les cartes sont parlantes ; les communautés chrétiennes sont de plus en plus minoritaires et la désespérance guette plus les cœurs.
Yad Vashem avec le mémorial des enfants, incroyable couloir de l’histoire de la montée du nazisme, de la déportation, et de la destruction de 6 millions de juifs ; en sortant de là on a le souffle coupé. On devine à peine l’insupportable souffrance à cause d’une telle haine ; je n’ai pu écrire que « pardon » sur le livre offert aux remarques de ceux qui viennent en ce lieu.
Le drame de ces deux souffrances est dans leur affrontement. L’abouna de Ramallah nous disait : « Pour nos enfants, les juifs ne sont que des soldats et non des familles.» Ils ne se connaissent que comme ennemi.
Je laisse résonner en moi la réflexion des pères du synode dans leur message au peuple de Dieu en date du 23 octobre dernier : « Il est temps de nous engager ensemble pour une paix sincère, juste et définitive. Tout deux (juifs et chrétiens) sommes interpelés par la Parole de Dieu. Elle nous invite à entendre la voix de Dieu « qui parle de paix » : « J'écoute. Que dit Dieu ? Ce que Dieu dit c'est la paix pour son peuple et ses amis » (Ps 85, 9). Il n'est pas permis de recourir à des positions bibliques et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les injustices. Au contraire le recours à la religion doit porter toute personne à voir le visage de Dieu dans l'autre, et le traiter selon les attributs de Dieu et selon ses commandements, c'est-à-dire selon la bonté de Dieu, sa justice, sa miséricorde et son amour pour nous. »

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