jeudi 27 janvier 2011

La Bd et la culture religieuse font bon ménage !


Le festival d’Angoulême bat son plein toute cette fin de semaine. Parlons donc de la bande dessinée ! Des amis m’en offrent quelquefois ou bien me les prêtent. Sur ma cheminée trône « Sentiments distingués » de Sempé. En ce moment je suis plongé dans Blake et Mortimer : « La malédiction de trente deniers.» Vous avez deviné il s’agit d’une histoire qui tourne autour des trente deniers de Judas. Je n’arrive pas à trouver le temps pour lire le second tome mais dans le premier si vous ne connaissez pas les études historiques et bibliques sur ce sujet, vous trouverez là une source formidable d’infos très sûres! C’est très sérieux et documenté. De quoi suivre une formation en sciences religieuses de manière agréable et instructive. Dans le même genre d’idées pour développer votre culture religieuse je vous recommande un film et un roman. Le film est déjà ancien c’en est un des fameux Monty Pithon, cette bande d’acteurs anglais tout à fait déjantés. Il s’agit de « la vie de Brian » un film britannique de Terry Jones, sorti en 1979. Vous trouvez sur Youtube ou Dailymotion plusieurs extraits. Mais si vous voulez comprendre ce qu’est un genre littéraire et avoir une petite idée de l’effervescence messianique au début du premier siècle, c’est lumineux et distrayant, bien sûr il faut être adepte sur second degré et aimer l’humour britannique. Après tout, les paraboles de Jésus nous invitent bien au second degré…

Avec le roman « L'Ombre du Galiléen » l'auteur, professeur de Nouveau Testament à l'Université de Heidelberg, tente d'y présenter, sous forme narrative, les résultats de ses recherches sur le contexte social de Jésus. Le défi que s'est lancé Gerd Theissen se résume comme ceci :

Quel est donc le but de ce livre? écrit l’auteur lui-même : « Finalement une seule chose : sous forme de récit, je voudrais proposer une image de Jésus correspondant à l'état présent de la recherche sur lui et compréhensible aux lecteurs de notre temps. Mon écrit doit être agencé de telle sorte que l'on puisse saisir, non seulement les résultats de la recherche moderne, mais aussi la façon dont les historiens avancent. » (L'Ombre du Galiléen, p. 9)

Ne boudez pas votre plaisir lisez cela plus que le dernier livre de l’écrivain fleuve qui se prétend spécialiste du fait religieux je veux parler de Frédéric Lenoir. Son livre sur Jésus n’est pas sérieux il reprend des thèses éculées depuis des siècles ; ça se veut savant et c’est ennuyeux et erroné, Bernard Sesboué lui a fait une magnifique réponse que je vous recommande.

Bonne lecture et détente à la fois !

mercredi 26 janvier 2011

du 18 au 25 janvier nous prions pour l'unité


Notre prière ces jours-ci est toute entière orientée vers le désir du Christ que tous les disciples soient uns comme lui et le Père sont uns. Cette année ma prière est peuplée de nombreux visages rencontrés au cours des derniers mois : les communautés chrétiennes de Jérusalem, sa sainteté Bartholomée Ier patriarche de Constantinople, Mgr Emmanuel évêque des orthodoxes grecs en France, Mgr Nestor évêque des orthodoxes Russes en France. Ma prière est aussi tournée vers ce qui se passe dans l’anglicanisme et l’ordination de deux anciens évêques anglicans comme prêtres dans l’ordinariat crée par Benoît XVI avec la coopération entière de l’archevêque de Canterburry. Trois points habitent mes réflexions : d’abord je perçois une réelle reconnaissance fraternelle ; nous nous parlons en frères et en disciples du Christ.
Ensuite que de différences liées à l’histoire, la culture, les conflits et les persécutions ; l’acceptation des différences est au cœur du chemin de l’unité.
Enfin ce que nous avons en commun c’est notre amour du Christ. Les questions ecclésiologiques sont secondes, la question urgente c’est la mission.
Certains pensent que l’œcuménisme piétine au niveau institutionnel, peut-être ! Les images d’un rapprochement où nous penserions tous de la même façon où nous ferions tous la même chose, de la même manière et au même moment.
Accepter que les êtres humains soient différents est un enjeu majeur de nos Églises et de notre société. Ce que nous voyons comme travail de nos sociétés sur l’acceptation de la différence rejoint directement notre chemin vers l’unité. II y va de notre reconnaissance de l’unité même qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit : la différenciation est au cœur de la vie qui est en Dieu lui-même et nous sommes crées à son image et à sa ressemblance. C’est en ce lieu que se joue notre travail pour l’unité de nos Églises au service de l’unité du genre humain.

Jean ROUET

dimanche 23 janvier 2011

Pas de véritable oecuménisme sans conversion intérieure

           Chaque année au mois de janvier, nous sommes invités à prier pour l’unité des chrétiens. Il est si douloureux de constater que les disciples du Christ sont encore divisés ; que même chez nous en Gironde, les relations entre frères catholiques, protestants ou orthodoxes sont encore souvent habitées par une méfiance souvent alimentée par l’ignorance aussi bien théologique qu’historique.

             Frère Roger, le fondateur de la communauté œcuménique de Taizé, avait saisi que l’unité des chrétiens était un enjeu décisif pour l’avenir de l’Eglise. Et notre Pape Benoît XVI en a fait l’une des priorités de son pontificat. Car comment les disciples du Christ peuvent-ils annoncer un Dieu d’amour s’ils demeurent divisés ? Tant que nous restons séparés, notre annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ n’est pas crédible.

             Il est bon d’entendre dans l’Evangile de ce dimanche notre Seigneur Jésus nous appeler à la conversion : « Convertissez-vous car le royaume des cieux est tout proche »   

             Le verbe « convertir » a souvent été utilisé, à tord, à la voix active. Il s’agissait alors de convertir les autres. Sous entendu, la plupart du temps, de les amener à adhérer à notre point de vue. Les relations entre chrétiens divisés ont longtemps été marquées par ce malentendu fondamental.

            Mais Jésus n’a jamais dit : « Convertissez-vous les uns les autres »… Il est instructif de constater que dans l’Evangile le verbe convertir est toujours utilisé à la forme pronominale. Il ne s’agit jamais de convertir l’autre mais toujours de SE CONVERTIR soi-même. La conversion est un impératif pour chacun de nous tant il est vrai que nos cœurs sont encore fermés à la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Se convertir, c’est retourner son cœur vers Dieu pour le laisser purifier ce qui reste en nous d’orgueil, de suffisance et d’égoïsme.

             Dès lors, prier pour l’unité des chrétiens, est sans doute d’abord une œuvre de conversion personnelle. Les pères du concile Vatican II l’exprimaient ainsi :

« Il n’y a pas de véritable œcuménisme sans conversion intérieure. En effet, c’est du renouveau de l’âme, du renoncement à soi-même et d’une libre effusion de charité que naissent et mûrissent les désirs d’unité. Il nous faut pas conséquent demander à l’Esprit Saint la grâce d’une abnégation sincère, celle de l’humilité et de la douceur dans le service, d’une fraternelle générosité à l’égard des autres. Que les fidèles se souviennent qu’ils favoriseront l’unité des chrétiens, bien plus, qu’ils la réaliseront, dans la mesure où ils s’appliqueront à vivre plus purement selon l’Evangile. Plus étroite, en effet, sera leur communion avec le Père, le Verbe et l’Esprit Saint, plus ils pourront rendre intime et facile la fraternité mutuelle »                                                                                             Décret Unitatis Redintegratio §7

 P. Pierre Alain LEJEUNE

jeudi 13 janvier 2011

La liberté des chrétiens


A l’occasion du premier de l’an le pape Benoît XVI nous a proposé une longue réflexion sur la liberté religieuse. Cette semaine lors de son discours au corps diplomatique il a continué à partager ses convictions en ce domaine et il les a situées dans le contexte de persécution que vivent un certain nombre de nos frères chrétiens notamment au Moyen Orient. Les événements de Bagdad il y a quelques mois, ceux d’Alexandrie il y a quelques semaines, la mise à mort d’une chrétienne au Pakistan ainsi que l’assassinat du gouverneur musulman qui prenait fait et cause pour elle, les difficultés rencontrées par les chrétiens en Palestine et dans l’état d’Israël, les conversions impossibles dans un certain nombre d’états, etc., la liste est longue des actes de persécution. Le 7 janvier dernier sur France Inter un journaliste qui se voulait humoriste a fait une rubrique sur la nativité et les rois mages totalement caricaturale alors que ce même jour les coptes du monde entier se recueillaient dans la mémoire sanglante des deniers attentats. C’était totalement déplacé et injurieux. Bien sûr on peut rire de tout et surtout de soi mais pas n’importe comment et le respect de la souffrance des autres est un élémentaire que d’aucun oublie facilement.

Il faut chasser tout esprit de haine et de vengeance, l’amour des ennemis est à la source de la charité du Christ. Il faut prêcher la paix et non attiser la guerre. Tous ces jours-ci les uns et les autres font assaut de belles déclarations de tolérance, d’ouverture et de respect ; c’est beau à en pleurer. Les déclarations les plus belles du monde ne remplaceront pas les actes ; elles ne seront crédibles que dans la mesure où elles seront suivies de mesures effectives sinon on reste dans le bien-disant et on dégouline de bonne conscience. Je croirais d’autant plus les discours généreux sur la cohabitation des religions quand je verrais les états théocratiques favoriser sur leur territoire toutes les opinions, tous les cultes. Il y a encore trop de pays où la foi chrétienne est interdite, où il est impossible de se dire chrétiens, de célébrer sa foi publiquement, de changer de religions. Je croirais d’autant plus les belles paroles que toutes les religions accepteront la critique littéraire et historique de leurs textes fondateur, l’analyse de leurs sources et de leurs interprétations. La réciprocité est la clé de toute relation. Que Dieu nous entende !

samedi 8 janvier 2011

des voeux en signe de bénédiction

L'Eglise nous fait célébrer le 1° janvier la Maternité de Marie, Mère de Dieu ; l’icône de ce premier jour, ce n'est pas seulement l'Enfant de la crèche c'est l'enfant porté par celle qui lui donne le jour.

Sommes-nous capables de comprendre la place de celle qui est bénie entre toutes les femmes et dont le fruit des entrailles est béni ? Sa maternité est le fruit de son "oui" à Dieu et, la disant bénie de Dieu, nous apprenons les accents, les inflexions, le ton juste des bénédictions, des souhaits que nous devrions prononcer les uns à l'égard des autres.

Marie est cet être humain née comme nous d'un homme et d'une femme dont la vie a totalement correspondu au don de Dieu, elle est celle qui a dit "Oui à la vie" en toutes choses, en chaque événement, en chaque personne. Ce "Oui" est tellement total qu'elle est la femme qui exulte en Dieu, le Dieu de la vie.

Elle tressaille de joie en Dieu qui lui donne de porter l'auteur de la vie. Elle magnifie Celui qui crée la vie, qui la façonne et la sauve : le Christ Jésus qu'elle nous tend à l'aube de cette année nouvelle.

Notre plus haute noblesse est de savoir bénir, notre plus haute victoire c'est qu'au moment où la fatigue, les épreuves, les nuits nous accablent, nous puissions tirer encore de nous la force de bénir la vie que Dieu nous donne à vivre, les êtres qu'il nous donne à aimer, le monde qu'il nous offre à transformer.

Que vous bénisse Celui qui nous a tous bénis en son Fils.

Jean ROUET