Le pain de vie est offert à nos regards. L’acte par lequel le Christ a donné sa vie pour le salut du monde nous est présent éternellement. A nos yeux, est exposé son corps livré “pour nous et pour la multitude”. Le don de l’amour du Père est accessible à tous ceux et celles qui s’en approchent, il est aussi simple qu’en peu de pain aussi profond que le mystère de Dieu en tout temps. A chaque instant l’amour nous est offert en nourriture pour le salut du monde.
Ce que l’adoration eucharistique nous fait vivre en premier, c’est la contemplation de l’amour infini de notre Dieu dans l’histoire des hommes. Adorer c’est d’abord contempler. Contempler, c’est durer dans le regard, c’est se laisser impressionner par ce que l’on voit. Contempler, finalement, c’est s’attacher à être comme les apôtres.
La vie des apôtres est une vie toute entière sous le regard du Christ et dans le regard du Christ. La vie des apôtres est un apprentissage continuel de l’attitude de contemplation : trois ans dans la présence réelle et corporelle du verbe de Dieu, trois ans dans le compagnonnage du Fils Unique. Jean le baptiste le précurseur, celui qui pose son regard sur le Christ, se trouve établi par ce regard même comme compagnon de l’Epoux.
Les apôtres de la résurrection n’ont cessé d’annoncer la présence du Ressuscité à travers ce qu’ils avaient contemplé pendant les trois ans de sa vie publique et les évangiles nous exposent cette présence et le corps eucharistique du Christ est comme la mémoire vive de cette présence.
L’adoration eucharistique nos façonne pour que nous soyons des apôtres, des disciples du Seigneur Jésus. C’est pourquoi l’adoration fait de nous des suppliants, des intercesseurs, des hommes et des femmes qui, avec le Christ, présentent au Père dans le souffle de l’Esprit Saint le besoin de pain, le besoin de pardon, le besoin de délivrance de tous nos frères humains.
Nous contemplons le Christ pour intercéder avec lui “pour la gloire de Dieu et le salut du monde”. Cette phase est au cœur de nos eucharisties et introduit la prière eucharistique qui nous restitue, aujourd’hui, ce que le Christ a fait une fois pour toutes, à la croix. Adorer nous met donc avec le Christ afin de participer grâce à lui, avec lui, en lui au salut du monde.
Elle est longue la liste des pains qui manquent, des pardons qui manquent, des libérations qui manquent. Elle est longue la liste des affamés, des rejetés, des emprisonnés du mal.
Nous adorons pour aimer avec le Christ et votre église, la chapelle d’adoration doit bruisser de toutes ces présences car le Christ leur est présent.
En vos cœurs doit résonner la faim des hommes, la peur des hommes, les appels des hommes.
En votre prière vous rejoignez le cœur universel du Christ.
Enfin au cœur de la ville de Bordeaux vous portez le signe, nécessaire à notre témoignage commun, de l’unique nécessaire ainsi que Jésus le dit à Marthe en parlant de sa sœur Marie. L’unique nécessaire c’est ce regard premier dans nos vies du Seigneur Jésus. L’unique nécessaire c’est ce pain qui doit alimenter chaque jour de nos vies. L’unique nécessaire c’est le Christ notre vie. Le Christ à l’origine de nos pensées, de nos actions, de nos intentions. Le Christ à l’origine de notre témoignage ecclésial et personnel. Le Christ la pierre angulaire sur laquelle tout repose.
Cette présence offerte ici jour et nuit à nos regards nous emplit de la Joie de l’Evangile.
« Vous criez de Joie pour le Seigneur adorer le Seigneur qui nous a fait ». (Psaume 94)
Jean ROUET
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire