Evoquer la figure qu’a été parmi nous Mgr Maziers est un exercice qui, pour les prêtres de ma génération, fait parcourir les débuts de notre vocation et de nos premières années de ministère.
Le sentiment qui s’en dégage est une grande reconnaissance. Penser à Mgr Maziers, à ce qu’on lui doit met la paix dans le cœur et du goût pour la Mission.
Il y a ses traits de caractère bien connus, sa timidité apparente, son écoute profonde la bouche entrouverte, son adaptation très progressive au vin et à sa culture, et ses grands éclats de rire qui illuminaient ce visage grand ouvert.
Il y a des images fortes à la limite de la caricature, son implication à la demande du Cardinal Richaud dans les évènements de Dassault en 1967, sa responsabilité dans la rédaction et la parution des textes de l’Episcopat français, lui ont donné la réputation d’être un évêque rouge, ce qui le dispensa du "rouge cardinalice". On raconte que, lors d’une Visite ad Limina, le pape Paul VI lui fit quelques remarques sur les textes qui avaient paru. Le Père Maziers invita alors Paul VI à s’approcher de la mappemonde qui était dans la bibliothèque du pape, et il lui montra l’ensemble des pays du monde marqués à l’époque par l’idéologie communiste, et il dit au Saint Père que l’on ne pouvait se désintéresser de l’annonce de l’Evangile à tous ces peuples, à toutes ces cultures, et le pape aurait répondu : « Continuez ». Tel est me semble-t-il le souci essentiel qui habitait le cœur de Mgr Maziers : l’annonce du Christ.
Le verset évangélique « Allez vous aussi à ma vigne » sur lequel il s’appuya pour renouveler le travail missionnaire dans la partie rurale du diocèse reste encore pour les prêtres de ma génération l’appel à convoquer aux chantiers du Royaume.
Lors d’une rencontre à Mauriac, il y a deux ans, il m’interrogea longuement sur la vie du diocèse et il était manifeste que son cœur, sa prière, sa préoccupation étaient avec nous de manière très précise.
Ayant vécu le Concile Vatican II comme une grande espérance, il affronta les soubresauts qui traversaient, dans les années 70, l’Eglise et la société. Il resta extrêmement vigilant et attentif aux personnes, quelques soient leurs choix.
C’est bien, bon et fidèle Serviteur, entre dans la joie de ton maître.
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