mardi 27 avril 2010

La "charge" du pasteur

             « Sois le pasteur de mes brebis ». Beaucoup aujourd’hui ont le sentiment que le « métier » de prêtre est peu enviable car le travail paraît trop lourd, l’agenda trop rempli et la charge trop écrasante. D’ailleurs, l’expression habituelle de « charge pastorale » semble confirmer ce sentiment de lourdeur.  Et les scandales surgis ces derniers mois du fait de crimes commis par des prêtres ne font qu’ajouter à la suspicion d’une vie qui serait peu épanouissante.

              Mais il ne faudrait pas oublier que, pour quelques prêtres qui ont trahi la confiance mise en eux, des milliers d’autres vivent leur ministère avec bonheur. C’est mon cas et j’avais envie le vous le dire.

Voilà presque huit ans que notre évêque m’a ordonné « pour servir et guider le peuple de Dieu sous la conduite de l’Esprit Saint ». Je peux vous assurer que depuis huit ans, pas un instant je n’ai regretté ce jour.

Le matin, je me lève souvent avec au cœur cette joie de savoir que je vais travailler, tout au long de la journée à la vigne du Seigneur. Aucun mot ne peut décrire cette joie de se savoir comptés parmi ses ouvriers.

 Plus les années passent et plus je découvre avec étonnement que cette  « charge » me porte ! C’est étrange une charge qui porte ; une charge qui allège le pas ! Lorsque je pars en montagne, je suis toujours très attentif au poids de mon sac à dos car je sais qu’un ou deux kilos en trop peuvent tout changer. Mais je crois que Dieu défie les lois de la pesanteur et je découvre avec bonheur que la charge pastorale qu’Il confie à ses prêtres, non seulement devient légère, mais plus encore qu’elle allège celui qui consent à la porter ! Comme un sac à dos gonflé à l’hélium en quelque sorte...

Ne dites pas que vos prêtres sont débordés, qu’ils ont trop de travail ou qu’ils n’ont jamais le temps. Car en disant cela, vous les rendez inaccessibles alors que leur mission est justement de signifier un Dieu accessible, un Dieu proche et disponible.

Bien entendu, je ne nie pas la fatigue qui est bien pesante certains soirs. Mais, au fond, cette fatigue n’atteint jamais le cœur et la raison d’être de mon ministère : la joie de servir le Serviteur de l’homme et le désir de configurer ma vie à son Eucharistie.

Alors merci à vous d’être la charge que Dieu me confie ; merci d’alléger ma marche sur le chemin où Il me mène.

 P. Pierre Alain LEJEUNE

 

dimanche 11 avril 2010

Le Huitième jour

« C'était le soir du premier jour de la semaine ».  

              Au temps de Jésus, en Palestine, ce premier jour de la semaine - c'est à dire le lendemain du samedi - était un jour comme les autres, un jour de travail. Ce n’était que le commencement d’une nouvelle semaine. En revanche, le septième jour - le samedi - était jour de repos, de prière et de rassemblement : le sabbat. Ce repos du septième jour faisait écho au septième jour de la création, achevée dans le repos et la prière. Ce sens du repos sabbatique est magnifique et trouve de grands échos dans notre foi chrétienne. 

 

Mais notre dimanche n’est pas un nouveau sabbat. C’est le premier jour de la semaine que Jésus est ressuscité et non le dernier. Du coup, ce jour n’est plus seulement le premier d’une nouvelle semaine ; c’est aussi le premier jour d’une nouvelle création. En cela, on peut dire que le dimanche est aussi le huitième jour.

« Huitième » parce que ce jour dit « quelque chose » qui excède notre monde et qui l’ouvre sur une autre réalité que lui-même ; une réalité qui ne s’inscrit pas comme la simple continuité de ce qui a toujours été. Une réalité qui vient « en plus », en plus de la création première, dans l’excès de l’amour de Dieu. Une Vie qui excède notre vie.

 Ce « huitième » jour, le jour de la résurrection du Seigneur, nous dit que quelque chose de radicalement nouveau a commencé. Et ce « quelque chose » se joue dans la vie de chaque homme. Me viennent à l’esprit ces mots de St Paul : « Si quelqu'un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s'en est allé, un monde nouveau est déjà né ».

 

Les premiers chrétiens avaient une conscience vive de cette nouveauté et ils considéraient leur baptême comme l’entrée dans cette nouvelle création bien plus que comme un indice d’appartenance religieuse. Peut-être aurions-nous intérêt à en retrouver le sens.

 

Ce « jour nouveau » ne devrait jamais être un jour comme les autres jours. Notre vieux monde a tant besoin d’entendre cette nouveauté ! Le vieil homme en nous, qui a toujours tendance à penser qu’il n’est que le fruit de ses propres efforts, a tant besoin d’entrer dans la gratuité de ce « huitième jour » où l’homme est renouvelé par son Dieu.

 

P. Pierre Alain LEJEUNE

 

dimanche 4 avril 2010

C’est nous la preuve ! C’est nous à l’épreuve de la foi.


« Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? »

Quelques femmes éplorées, toutes à la douleur d’avoir perdu leur maître… ; quelques femmes portant déjà Jésus comme un souvenir embaumé. Il est déjà derrière, il est déjà enterré… il est déjà un souvenir sur lequel on vient pleurer comme on pleure sur un espoir déçu, sur une jeunesse passée, sur des rêves illusoires, sur une ambition contrariée.

Sur ce chemin du cimetière, sur cette route de la tristesse un premier signe surprend le groupe : « la pierre est roulée sur le côte du tombeau ! » Nous ne sommes pas dans un monde clôturé, enfermé, bardé de certitudes… il y a une brèche là où pourtant tout est fini ! Il y a une ouverture là où habituellement, toujours, c’est l’impasse totale ! Il y a une échappée là d’où on ne revient jamais ! Le tombeau est vide ! Le cadavre a disparu ! On ne sait plus que penser ! En effet toute pensée ici semble folle ou provoquer l’affolement ! Toute espérance est dépassée : la mort n’est plus la mort, la mort est morte !

La voix qui se donne à entendre renvoie à deux expériences mises en communication comme éclairant le mystère : Jésus est le Vivant ! « Le Vivant », ce titre seulement donné à Dieu (Jos 3, 10 ; Jg 8, 19) renvoie ces femmes à leur expérience de la rencontre de Dieu. Le Dieu de nos pères, voilà qu’il est tout entier présent, tout entier engagé, tout entier donné dans ce Jésus avec lequel elles ont marché depuis les débuts en Galilée et c’est la deuxième expérience à laquelle elles sont renvoyées : leur compagnonnage de disciples, de suiveuses, d’auditrices de Jésus de Nazareth. Dans la résurrection elles expérimentent que ce qu’elles vivent dans leur foi en Dieu est du même ordre que ce qu’elles ont vécu dans la suite de Jésus sur les chemins de Palestine. Devant le tombeau vide, il leur est donné de réaliser que ce qu’elles ont entendu, ressenti, espéré avec le maître est l’accomplissement de ce que leur foi au Dieu des pères leur donné d’entendre de ressentir, d’espérer. Cet homme nous donne d’expérimenter totalement la rencontre de Dieu. La foi dans le Dieu de nos pères, le Dieu libérateur, le Dieu qui aime la vie, le Vivant, trouve son corps de pleine lumière, de pleine révélation en cet homme, en sa parole, en sa mort, en sa résurrection ! L’expérience chrétienne est cette double expérience que la recherche du sens pour nos vies trouve réponse, chemin ouvert, dans la rencontre intérieure de Jésus de Nazareth. Ce n’est pas une idée, encore moins une idéologie, c’est n’est pas une simple sagesse encore moins une morale, c’est la personne de Jésus. C’est une voix, une main offerte, une vie donnée au delà de ce que je peux imaginer. L’expérience chrétienne c’est la rencontre du Vivant qui vient à moi comme mon avenir. C’est ainsi pour Marie Madeleine, Jeanne et Marie, mère de Jacques et d’autres…

Nous sommes au premier jour de la semaine. Nous sommes au commencement d’un nouveau monde. Dans l’Evangile de Luc, tout se passe à Jérusalem, la ville centre, la ville d’où tout part vers le monde entier. Dans cette ville centre du monde, tout converge vers le groupe des disciples, tout se cristallise dans la recherche et dans la foi de Pierre.

Tout commence de cette manière là, tout recommence ainsi. Notre recherche et notre foi dans la recherche et la foi de l’Eglise. En cette nuit de la Résurrection bienheureuse de notre Seigneur le Christ Jésus, ses propos délirants sont proposés à nouveau à notre adhésion. Il était mort, vraiment mort, il était descendu au séjour des morts - aux enfers comme le dit le Credo - le voilà Vivant, Vainqueur ! Amis chrétiens, laissons-nous envahir par la joie de Pâque : rien, non rien, n'est jamais définitivement perdu, chez personne. La Vie est la plus forte et nous devenons les témoins du Vivant.

Par le baptême, c'est dans cette vie plus forte que la mort que nous sommes plongés.

L'eau qui coule sur nos fronts est le signe que nous sommes dans le même bain que le Christ. Nous devenons son frère, des fils et des filles bien-aimés. Par la proclamation de notre foi baptismale, plongeons, cette nuit encore, dans cette dignité offerte.

La lumière du cierge pascal dont nos cierges sont le rappel sert de repère. Ce qui éclaire nos ténèbres, nos nuits, nos tombeaux c'est un art de vivre tout entier dans le don de soi pour les autres. C'est pour cela que Christ est la lumière du monde, qu'il est notre lumière. Christ est notre point de repère. Marchons les yeux fixés sur Lui, à sa suite, en cette nuit pleine de sa lumière, engageons notre vie dans le don de nous-mêmes pour la gloire du Père.

L'huile sainte marque nos fronts, elle est le signe de la présence attachante et fortifiante du Christ avec tout homme, elle nous dit le parti pris de Dieu sur chacun : « tu es aimé de toujours à toujours c’est irrévocable. » En cette nuit, joyeuse entre toutes, laissons-nous prendre au parti pris de Dieu.

Charles-Antoine et Jean-Michel ce soir vous nous ouvrez la marche. Et au moment de la communion avec Mickaël nous allons plonger à nouveau dans la vie au quotidien avec le Christ. En cette nuit du Christ, le Vivant, avec vous nous choisissons le Christ notre vie !

Mais sur quoi nous appuyer ? Quelles preuves vous offrir ? Ces propos semblent délirants… Si on va voir, il n’y a rien à voir ! Ou si peu, même en se penchant !

Nous n’avons comme preuve que la proclamation qui de témoins en témoins nous est parvenu aujourd’hui. Le peuple de témoins qui constituent l’Eglise. Non pas l’institution comme l’ont dit beaucoup ces jours-ci mais des visages, des voix, des mains, des hommes et des femmes de chair et d’os qui misent leur vie dans la confiance à la parole des autres. Oui, c’est bien cela vous m’avez compris ! La vérité de la vie n’est pas seulement dans une éprouvette, la solidité de notre vie n’est pas réduite aux analyses scientifiques de tout ordre qui à juste titre décortiquent le composé humain, le fondement de notre vie ne s’épuise pas dans le décryptage du génome humain aussi considérable que soit cette découverte pour l’avenir.

Il n’y a pas qu’un seul accès à la compréhension de notre existence et de notre vie, il n’y a pas que la preuve objective et répétitive qui nous assure. Il y a l’épreuve, il y a le risque, il y a la liberté qui nous donne de vérifier ce qui nous fait tenir, ce qui nous tient à cœur, ce qui nous donne de traverser la haine, le deuil, la violence et l’angoisse. Dans la suite de Jésus, un peu chaque jour, certains plus que d’autres, certains moins que d’autres, nous constatons en nous la preuve que sa vie est la plus forte, que son souffle, même à l’état de brise légère soulève notre gangue, que son corps ecclésial avec ses sacrements et son histoire si lourde et si opaque laisse cependant passer la parole qui redonne espérance et que rien dans la vie n’est plus précieux que la vie, que l’on ne fait rien sans espoir, que l’on ne bâtit rien sans croire et que l’on n’est heureux que par l’amour donné et reçu. Oui, c’est un autre accès à la vérité, oui c’est une autre lecture de l’histoire, oui c’est une autre preuve. Mais quelle est celle qui fait vivre, quelle est celle qui donne du sel à la vie ?

Frères chrétiens en ces fêtes pascales après le tombeau vide, c’est nous la preuve ! C’est nous à l’épreuve de la foi. Aussi en confessant notre foi, basculons pour choisir le Christ, pour croire en sa Vie plus forte que nos morts.

vendredi 2 avril 2010

Que porte t-il sur ses épaules ?

Dans la boîte aux lettres ce matin, un mot accusateur et anonyme bien évidemment. Mon correspondant m’interroge, ce matin de Vendredi Saint, pour savoir si je suis à moitié Israélite. Le masque est tombé et c’est bien simplement que je me reconnais disciple de ce juif Jésus, abandonné de tous.

Que porte t-Il sur ses épaules en ce jour ?

L’Evangile nous décrit la montée rapide de ce qui va peser sur Lui. On l’accuse d’être contre la loi de Dieu, il a beau guérir les souffrants qu’il rencontre, c’est la transgression qui est mise en avant. Il aime la fréquentation des hors la loi, les pêcheurs, comme on dit, et ça lui est compté à charge. Il veut rétablir au cœur du Temple le seul service de Dieu en chassant les trafiquants et la haine se déchaîne contre Lui.

A son procès, ne paraîtront que les accusateurs. Mais où sont Bartimée, Zachée, la veuve de Naïm, la Samaritaine, la pécheresse pardonnée ? Mais où est Pierre ?

Il lui faudra Joseph d’Arimathie pour l’aider à porter ce qui l’écrase, car non seulement, il y a les faits mais il a aussi la connaissance qu’il a de la gravité des faits.

Ce qui est en jeu, c’est un homme dans sa dignité, dans son être de liberté et de filiation. Et parce que c’est un qui est en cause, il sait que, par ricochet, c’est tous qui sont en cause.

Il sait que ce qui est en cause, c’est Dieu lui-même, dans l’amour de son fils, et parce que son fils est en cause, tous ses fils le sont.

C’est donc tout le poids de l’Amour bafoué, refusé, abimé, violenté qui l’écrase. Et en retour, dans un consentement qui nous dit Dieu, il aime, il nous aime à en mourir. Péguy, dans une phrase admirable commente : « Et par Amour du Père, Il eut sa mort humaine »

Où sommes-nous aujourd’hui ?

Chacun des personnages de ce récit, nous permet de nous situer, ailleurs, au bord du chemin, avec Joseph d’Arimathie au pied de la Croix, dans la foule qui hurle "à mort !", dans la soldatesque qui exécute, je participe à ce qui l’écrase et en retour Il m’aime à en mourir.

Jean ROUET

jeudi 1 avril 2010

Heureux d'être prêtre !


Le Christ, en ce jour où il institue le repas pascal comme manifestation au quotidien de sa présence au milieu de son peuple, "consacre ses apôtres dans la vérité".

C’est dans cet acte que l’Eglise depuis toujours a vu la naissance de ses ministres, évêques, prêtres et diacres.

Benoit XVI nous a invités tout au long de cette année à accueillir le don que Dieu fait aux hommes par le sacerdoce. Ces dernières semaines, des révélations nombreuses venant notamment de nos pays occidentaux, jettent l’opprobre sur l’ensemble des prêtres et veulent atteindre le Pape lui-même. Des caricatures, des éditoriaux, des déclarations de membres de l’église elle-même, en rajoutent à l’horreur des faits.

En ce soir de jeudi saint, dans la conscience de notre misère, je vous invite à contempler le don de Dieu.
Dès l’origine, le sacerdoce nouveau est fondé dans la Cène du Seigneur.
Dès l’origine, l’exemple c'est le Christ serviteur, au rang de l’esclave qui lave les pieds.
Dès l’origine, il y a la proclamation d’une Bonne Nouvelle : « Heureux serez-vous… ».


D'abord, entrons dans la compréhension profonde du lien entre le prêtre et l’Eucharistie.
L’Eucharistie est pour le Christ le signe efficace, le sacrement, du don total qu’il fait par amour du Père et des hommes.
L’Eucharistie, c’est le corps livré, le sang versé, c’est tout l’être du Christ en acte de don. Et ce don est pour tous, "pour vous et pour la multitude".
L’Eglise appelée à faire mémoire, c’est-à-dire, à poser dans l’actualité de chaque jour, la permanence de ce don, l’Eglise n’est pas un groupe d’anciens combattants, une amicale du souvenir. Elle est ce groupe d’hommes et de femmes, d’adultes et d’enfants qui reçoivent avec bonheur aujourd’hui, le "corps livré", le "sang versé" aujourd’hui puisqu’il a été versé une fois pour toutes les fois. Nous ne reconstituons pas la Cène, il nous faudrait alors des lits des coussins et parler araméen, nous célébrons ensemble la Pâque de Jésus, l’ami de l’homme, le Bien-Aimé du Père qui creuse en nos cœurs la faim de Dieu et le désir de frère. Cet acte du Christ nous est signifié en permanence et non de manière fonctionnelle par la personne du Prêtre. L’exigence pour lui, est la ressemblance avec son Seigneur, toujours en devenir. La signification pour vous est dans le fait que c’est bien le visage d’un des vôtres en chair et en os, en corps livré, qui est le visage du Christ Jésus pour la communauté rassemblée. La communauté ne se donne pas le prêtre, elle ne se donne pas le Christ, la communauté reçoit le don de Dieu, sans mérite de sa part. Et il nous faut travailler à lutter contre toutes les formes d’appropriation que nous pouvons faire du Christ et de ceux qui le signifient au cœur de son peuple.

C’est pourquoi, dès l’origine, le Christ qui institue l’Eucharistie et le ministère sacerdotal ensemble, le fait à genoux, c’est-à-dire dans le geste du serviteur. J’aime beaucoup en ce jour, laver symboliquement les pieds à douze d’entre vous, car c’est la place de Dieu et c’est donc ma place. Si le prêtre est l’homme de Dieu, c’est en ce lieu là. Etre là où Dieu est pour chaque homme, en tenue de service. Bien sûr, il ne s’agit pas d’avoir une vue romantique et opposer autorité et service. Il s’agit de dénoncer et de lutter contre toutes les manières de vivre qui s’exercent sous le mode de la puissance oppressive, du commandement abusif, du mépris de ceux que l’on considère comme subalternes. Un des plus beau titre du Pape c’est selon la tradition, « serviteur des serviteurs ». Le cléricalisme est à dénoncer partout où on le trouve, mais l’exigence intérieure et extérieure de chaque ministre de l’Eglise est dans l’attitude du Christ Jésus à genoux. Ne vous inquiétez pas, il ne s’agit pas que je devienne « béni oui-oui » de tous les paroissiens et que je sois à leurs ordres, d’ailleurs vous avez vu que le premier paroissien de Jésus n’a pas voulu se laisser faire, et il y a beaucoup de Pierre dans notre communauté. Mais il s'agit de servir auprès de vous, par la Parole et par les actes, la vie de Dieu qui vous soigne qui vous purifie. Priez donc pour vos prêtres, pour qu’ils soient les serviteurs de Dieu en vous. Là est leur sainteté véritable.

Dès l’origine, c’est un bonheur ! Dès l’origine c’est une grande joie d’être à l’image et à la ressemblance de Dieu pour vous ! Dès l’origine, c’est un bonheur d’être appelé par le Christ pour son corps qui est l’Eglise. Dès l’origine c’est un bonheur d’être mis face à vous, le peuple de Dieu, pour signifier le don qui est fait à tous les hommes de la terre. Avant d’être une charge, avant d’être un travail ingrat et difficile, être prêtre est une joie donnée par Dieu pour les hommes et les femmes de ce temps, une vraie joie humaine qui bouleverse à certain moment, qui traverse de longs jours de quiétudes, qui doit affronter l’échec et sa propre misère, mais une joie qui traverse la vie tout entière jusqu'en nos corps.Ne gémissez pas sur les prêtres, ni pour les plaindre ni pour les accusés, n’en rajoutez pas à leur surcharge, ou à leurs défauts aussi évidents que les vôtres ! Croyez ce que vous dit le Christ ! « Heureux êtes vous si vous faites de même.» leur promet-il. Travaillez donc à leur ressemblance avec leur Seigneur et Maître.
Jean Rouet