« C'était le soir du premier jour de la semaine ».
Au temps de Jésus, en Palestine, ce premier jour de la semaine - c'est à dire le lendemain du samedi - était un jour comme les autres, un jour de travail. Ce n’était que le commencement d’une nouvelle semaine. En revanche, le septième jour - le samedi - était jour de repos, de prière et de rassemblement : le sabbat. Ce repos du septième jour faisait écho au septième jour de la création, achevée dans le repos et la prière. Ce sens du repos sabbatique est magnifique et trouve de grands échos dans notre foi chrétienne.
Mais notre dimanche n’est pas un nouveau sabbat. C’est le premier jour de la semaine que Jésus est ressuscité et non le dernier. Du coup, ce jour n’est plus seulement le premier d’une nouvelle semaine ; c’est aussi le premier jour d’une nouvelle création. En cela, on peut dire que le dimanche est aussi le huitième jour.
« Huitième » parce que ce jour dit « quelque chose » qui excède notre monde et qui l’ouvre sur une autre réalité que lui-même ; une réalité qui ne s’inscrit pas comme la simple continuité de ce qui a toujours été. Une réalité qui vient « en plus », en plus de la création première, dans l’excès de l’amour de Dieu. Une Vie qui excède notre vie.
Ce « huitième » jour, le jour de la résurrection du Seigneur, nous dit que quelque chose de radicalement nouveau a commencé. Et ce « quelque chose » se joue dans la vie de chaque homme. Me viennent à l’esprit ces mots de St Paul : « Si quelqu'un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s'en est allé, un monde nouveau est déjà né ».
Les premiers chrétiens avaient une conscience vive de cette nouveauté et ils considéraient leur baptême comme l’entrée dans cette nouvelle création bien plus que comme un indice d’appartenance religieuse. Peut-être aurions-nous intérêt à en retrouver le sens.
Ce « jour nouveau » ne devrait jamais être un jour comme les autres jours. Notre vieux monde a tant besoin d’entendre cette nouveauté ! Le vieil homme en nous, qui a toujours tendance à penser qu’il n’est que le fruit de ses propres efforts, a tant besoin d’entrer dans la gratuité de ce « huitième jour » où l’homme est renouvelé par son Dieu.
P. Pierre Alain LEJEUNE
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