« Sois le pasteur de mes brebis ». Beaucoup aujourd’hui ont le sentiment que le « métier » de prêtre est peu enviable car le travail paraît trop lourd, l’agenda trop rempli et la charge trop écrasante. D’ailleurs, l’expression habituelle de « charge pastorale » semble confirmer ce sentiment de lourdeur. Et les scandales surgis ces derniers mois du fait de crimes commis par des prêtres ne font qu’ajouter à la suspicion d’une vie qui serait peu épanouissante.
Mais il ne faudrait pas oublier que, pour quelques prêtres qui ont trahi la confiance mise en eux, des milliers d’autres vivent leur ministère avec bonheur. C’est mon cas et j’avais envie le vous le dire.
Voilà presque huit ans que notre évêque m’a ordonné « pour servir et guider le peuple de Dieu sous la conduite de l’Esprit Saint ». Je peux vous assurer que depuis huit ans, pas un instant je n’ai regretté ce jour.
Le matin, je me lève souvent avec au cœur cette joie de savoir que je vais travailler, tout au long de la journée à la vigne du Seigneur. Aucun mot ne peut décrire cette joie de se savoir comptés parmi ses ouvriers.
Plus les années passent et plus je découvre avec étonnement que cette « charge » me porte ! C’est étrange une charge qui porte ; une charge qui allège le pas ! Lorsque je pars en montagne, je suis toujours très attentif au poids de mon sac à dos car je sais qu’un ou deux kilos en trop peuvent tout changer. Mais je crois que Dieu défie les lois de la pesanteur et je découvre avec bonheur que la charge pastorale qu’Il confie à ses prêtres, non seulement devient légère, mais plus encore qu’elle allège celui qui consent à la porter ! Comme un sac à dos gonflé à l’hélium en quelque sorte...
Ne dites pas que vos prêtres sont débordés, qu’ils ont trop de travail ou qu’ils n’ont jamais le temps. Car en disant cela, vous les rendez inaccessibles alors que leur mission est justement de signifier un Dieu accessible, un Dieu proche et disponible.
Bien entendu, je ne nie pas la fatigue qui est bien pesante certains soirs. Mais, au fond, cette fatigue n’atteint jamais le cœur et la raison d’être de mon ministère : la joie de servir le Serviteur de l’homme et le désir de configurer ma vie à son Eucharistie.
Alors merci à vous d’être la charge que Dieu me confie ; merci d’alléger ma marche sur le chemin où Il me mène.
P. Pierre Alain LEJEUNE
1 commentaire:
Vivre à plein l'amitié de Dieu ! Je comprends votre pensée.
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