mardi 25 mai 2010

L'esprit Saint : le défenseur de l'homme !


Célébrer la Pentecôte c'est fêter le don de l'Esprit Saint ; c'est s'apprêter à recevoir encore aujourd'hui ce même don. Et célébrer l'Esprit Saint c'est célébrer la présence de Dieu au plus intime de nous. L'Esprit c'est Dieu en nous.
D’après les actes des apôtres cet événement déclenche du feu, des paroles, des mouvements de foule, un enthousiasme et j'aurai le désir de voir se réaliser pour nous une nouvelle Pentecôte ; je voudrai pouvoir chanter l'écroulement des murailles qui nous séparent, je voudrais pouvoir rejoindre chacun et chacune dans sa langue, dans son particularisme, je voudrais pouvoir annoncer la naissance d'une vraie communauté. Mais mon désir se heurte à la réalité. L'heure n'est pas des Pentecôtes triomphales. La nôtre est discrète mais cependant bien réelle. Regardons.
Le noyau essentiel de la Pentecôte c'est la communion avec le Christ et les uns avec les autres qu’opèrent le Saint Esprit. Que peut signifier pour nous recevoir l'Esprit de la Pentecôte ? Je voudrais souligner trois aspects.
L'Esprit-Saint est celui qui fait reconnaître Jésus comme le Seigneur. Paul l'affirme : "Sans le Saint Esprit, personne n'est capable de dire :'Jésus est le Seigneur'". Dés le commencement les chrétiens ont cristallisé leur foi dans des phrases très simples ; l'Esprit éclairant leur intelligence a produit ces diamants uniques que nous appelons "confessions de foi" : Jésus est Seigneur, Jésus est Fils de Dieu, il est le Seul Nom par lequel nous puissions être totalement sauvés.
Il me semble que nous avons à demander à l'Esprit de renouveler notre communion mutuelle en nous ramenant tous à cette simplicité de l'adhésion à Jésus comme le Seigneur. On peut dire de Jésus tant et tant de choses mais celle-ci est sure et je ne me leurre pas en la tenant fermement : Il est Seigneur, son Père est Notre Père ; Il est Ressuscité et vivant dans son Église. L'Esprit nous ramènera toujours à ce diamant inaltérable de la profession de foi. Il nous purifie toujours davantage le regard pour que nous sachions y voir la lumière, son eau profonde, son éclat peu à peu insoutenable, sa merveille. Si tous nous nous laissons faire, une indestructible communion sera nouée entre nous.
J'en viens au deuxième aspect. Nous vivons tous notre foi dans des situations d'une extrême différence. Chacun et chacune vit une aventure unique. Plus nous nous connaissons plus nous sommes mis devant l'originalité de chacun et de chacune d'entre nous. Mais voilà le miracle de l'Esprit. Les dons, les activités, les fonctions, les circonstances, les responsabilités sont diverses mais c'est toujours le même Esprit. Vivre la Pentecôte c'est bien nous ouvrir aux différences que porte chacun comme manifestation d'une même Esprit. Dans l'Esprit nos différences sont des complémentarités. Si nous en faisons des oppositions c'est que nous ne vivons que pour nous mêmes. Il y a surabondance des dons de l'Esprit dans nos communautés chrétiennes, mais c'est le même Esprit et aussi différents que nous soyons, nous ne faisons qu'un seul corps.
Enfin il y a une troisième facette à ce mystère de l'Esprit en nous : c'est un Esprit d'amour fraternel. Mais l'amour ce n'est pas de bons sentiments c'est des actes. L'Esprit est cette force de Dieu qui malgré nos duretés nous rend fraternels. "Tu envoies ton souffle, ils sont créés" dit le psaume 103 ( 104 ) de cette fête du don de l'Esprit : effectivement, créés à l'image de Dieu, appelés à lui ressembler toujours plus, nous sommes constamment en train d'être modelés par lui à son image ; si je regarde le potier en train de façonner son vase, je vois celui-ci s'affiner de plus en plus dans les mains de l'artisan... Nous sommes cette poterie dans les mains de Dieu : notre ressemblance avec lui s'affine de plus en plus au fur et à mesure que nous laissons l'Esprit d'amour nous transformer. Jésus dit bien : "Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous." Nous avons besoin d'un Défenseur, d'un avocat devant nous-mêmes, devant nos réticences à nous mettre au service des autres, devant nos timidités du genre "Qu'est-ce que si peu de pains et de poissons pour tant de monde ?" Nous avons bien besoin de ce Défenseur qui constamment, plaidera en nous pour les autres. Et ce faisant, c'est nous en réalité qu'il défendra, car notre vrai bonheur, c'est de nous laisser modeler chaque jour par le potier à son image.
Nous ne vivrons la Pentecôte que si nous nous ouvrons à ces trois réalités de la communion dans la foi, de l'unité dans nos différences, de la fraternité dans nos conflits. Rêve impossible ? Rien n'est impossible à l'Esprit Saint, si nous le laissons faire.
Jean ROUET

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