Dans le ministère qui m’est confié au service des jeunes, il m’est parfois (souvent !) donné de vivre des moments de grâce. Ce que nous avons vécu vendredi dernier restera pour moi parmi les trésors de cette année.
Ce soir-là, au milieu d’une bonne centaine de lycéens de Bordeaux, 4 jeunes de 17 ans ont reçu le baptême. Entraînés par les chants et les paroles du rituel qui parlent d’elles-mêmes, nous avons vécu une célébration d’une grande beauté et d’une profonde vérité, invitant chacun à redécouvrir le sens de son baptême.
Je voudrais vous partager mon émerveillement devant ce que Dieu réalise dans la vie de certains jeunes. Ces quatre lycéens sont de familles non pratiquantes et pour certains non croyantes. D’ailleurs l’un d’entre eux a été baptisé en l’absence de ses parents qui « ne pouvaient pas être là ». C’est dire la détermination de certains jeunes qui font eux-mêmes leur route ! C’est à n’y rien comprendre ! Alors que certains parents rêveraient de voir leur enfant les suivre à la messe, voici d’autres jeunes qui rencontrent Jésus Christ et « s’entêtent » jusqu’à demander le baptême alors que leurs parents ont tout fait pour que cela n’arrive pas…
Je me souviens également de Mathilde qui avait choisi, à 15 ans, de préparer sa première communion pendant un camp d’aumônerie sur le chemin de Compostelle. Elle avait communié pour la première fois dans la cathédrale de Santiago. Au retour à Bordeaux, sur le quai de la gare, sa mère lui faisait remarquer avec un brin de reproche dans la voix : « Alors, tu as fait ta première communion sans ta famille ». Et Mathilde de répondre du tac au tac en montrant le groupe des autres pèlerins : « Mais si, ma famille était là ! »… Quand les enfants donnent des leçons à leurs parents…
Cela en dit long sur la liberté de Dieu qui appelle parfois des jeunes lorsque rien, ni le terreau familial, ni le milieu éducatif ne le laissait penser. Nous fêtons ce dimanche la Sainte Trinité ; Dieu est plus grand que tout ce que nous pouvons imaginer ; plus grand même que le singulier et le pluriel. Ce Dieu mystère de communion nous surprend et Il fait irruption là où on ne l’attendait pas. Car Il est libre de nos raisonnements, libre de nos prévisions. La découverte de ce Dieu libre nous libère ; Il nous délivre de toute angoisse de l’avenir et de toute peur de l’échec puisqu’Il peut faire surgir l’inattendu à tout moment.
P. Pierre Alain LEJEUNE
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