Certains d’entre vous ont sans doute été horrifiés, tout comme moi, par l’émission diffusée mardi soir sur France 2 : un reportage faisait état de l’étrange connivence entre la paroisse St Eloi et les pires réseaux de l’extrême droite où la haine n’a d’égal que la bêtise. Pire encore, où le nom de Jésus-Christ sert d’alibi pour justifier les pires violences.
En découvrant cela, nous aimerions que le nom de « catholique » ne soit pas utilisé à la légère ; que le mot de « chrétien » soit réservé à ceux qui vivent du Christ. Hélas, depuis 2000 ans, il n’existe pas de copyright sur ces noms et n’importe quel illuminé peut se dire « catholique ».
Il n’existe peut-être pas copyright mais l’Evangile de ce dimanche nous donne tout de même un critère de discernement pour user du nom de « chrétien » :
« Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres ».
Voilà un verset que ces individus semblent n’avoir jamais entendu (comme beaucoup d’autres d’ailleurs…). A la lumière de ce critère donné par Jésus lui-même, il appartient à chacun de discerner ce qui est du Christ et ce qui ne l’est pas. Il est des choix politiques, des visions du monde et de l’homme qui ne seront jamais fidèles à l’Evangile. Ce qui méprise l’homme, quel qu’il soit, n’est pas du Christ.
Comme vous, je souffre de voir des personnes se disant « catholiques » se comporter en ennemis de la foi. Car il ne faut pas se tromper : les pires ennemis de l’Eglise ne sont pas ceux qui la combattent du dehors ; le plus grand danger pour la foi chrétienne ce n’est pas l’athéisme militant. Le pire ennemi du Christ c’est celui qui, tel Juda, fait acte de soumission pour mieux tromper son maître ; celui qui, en bon pharisien, accomplit toutes les prescriptions rituelles pour mieux asservir Dieu à ses propres desseins ; celui qui, aveuglé par son idéologie et sa peur de l’autre, utilise le nom de Dieu comme une arme pour justifier ses propres idées. Celui qui use à l’envi du nom de « chrétien » mais refuse de passer par la porte étroite du premier des commandement.
Pourtant, je sais que Jésus Christ a vaincu toutes ces puissances de haine et de violence par la fragilité de l’amour, sur une croix. Et je sais que sa victoire est éternelle. Que le commandement de l’amour qu’il nous laisse comme unique testament éclaire nos paroles, nos actes et nos choix.
P. Pierre Alain LEJEUNE
14 commentaires:
Vous avez raison sur le fond mon Père. Cela dit personnellement je ne ferais guère confiance aux journalistes concernant la connivence entre St Eloi et ce groupe nationaliste. N'oublions pas que le sensationnalisme est la loi du genre dans la presse. On ne sait qui croire.
Et moi, je crois qu'on se trompe, justement, en les jugeant si catégoriquement...Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font, ça me dit qqch...ça me dit que je dois passer de la colère à la prière, de la souffrance à la compassion, du rejet à l'accueil. C'est dur, oui..Mais que fait Benoit XVI, notre guide à tous, sinon essayer de les inclure à nouveau, sinon essayer d'appliquer cet autre passage des Evangiles : si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère.
S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins, etc...
Et en écho avec l'homélie d'hier soir, en effet, nous souffrons de ne pas voir une Eglise triomphante sur cette terre. Mais Jésus n'a jamais dit que ça adviendrait, il nous a même prévenus que comme on l'a haï, lui, on nous haïrait à sa suite... mais que nous devons répondre par l'amour...
Je pense à nos frères juifs, musulmans et mêmes les autres : en notre sein toujours des extrémismes dévastateurs et blessants...et en notre coeur, toujours un esprit de pardon et d'amour ???
" quel courage ! bravo."
Au temps de l'inquisition il existait une présomption d'Innocence. Aujourd'hui les prêtres de la bien pensance et de l'indignation facile ne font même pas l'économie de cette tradition multiséculaire de la justice française. Condamner publiquement comme vous le faîtes alors même que la justice ne s'est pas prononcé est un acte odieux mon père et totalement irresponsable. Et si tout absolument tout avait été trafiqué, que diriez vous ? J'ai honte de voir à quel point un jeune prêtre peut-être qui est aussi un homme publique ose parler si légerement et contre ses frères et contre les régles de notre démocratie.
Saviez vous qu'un procés se tient contre l'émission ? L'inquisition au oins aait uen classe que vous n'avez visiblement pas ; la présomption d'innocence. Votre prise de parole publique est scandaleuse et irresponsable. Ne soyez pas juge à la place de la justice française. Notre démocratie est fonndée sur des règles. Si vous ne respectez pas la charité fraternlle dans l'Eglise, respectez au moins mon père le droit de la République. Que ferez vous, si l'émission s'avère une diffamation ????
Mauriac avait raison : les quartiers de Bordeaux sont par un un étrange mur de la haine invisible mais bien réelle.
Personne n'a vu sur ce blog une quelconque défense de Benoit XVI suite aux accustaions les plus atroces répétés à son endroit. Les pères PAL et JR trouillaitent sans doute ou pire étaient d'accord avec le lynchage médiatique... On aurait pu penser aussi qu'ils ne voulaient pas participer au débat public préférant le mystère aux mesquines polémiques...
Mais là, par cette déclaration, le jeune pal, gentil et pacifique, élève tout d'un coup sa voix sensible à la haine déguisée nous dit-il en soutane noire. On le croyait pleutre et le voilà courageux. On l'imagine, ainsi, assis dérrière son écran s'indignant un verre de grand cru à la main qu'un bourgeois paroissien lui aura offert. Il aura même pousser l'audace à rouspéter à Notre Dame devant un parterre où nul réfractaire ne pourrait survivre. Quel courage et quel amour dans sa voix !
Le Père Pierre Alain semble pourtant oublier qu'à deux pas de chez lui des hommes comme lui ont donné leur vie au Christ et que le povre journaliste n'aura jamais tiré d'eux une seule phrase antisémite. Il feint d'entendre leurs cris, à ses frères pretres, qui dénoncent l'injustice qui leur est faite ; il appuie au contraire la diffamation... L'émotion, on le comprend, l'a envahi, devant tant de bêtises dîtes dans cette émission. Il aurait du frapper à la porte du presbytère comme le dit si évangéliquement Florence... Non, revêtu de l'armure des bons et faciles sentiments, il préfère charger comme une souris dérrière un éléphant. On en rit et on le trouve bien naïf. Mais en réfléchissant, on s'alarme de voir si peu de charité dans le paysage écclesial bordelais. Marx avait raison, ils en parlent pour se faire croire qu'ils en vivent ;
Votre courage mon père aurait dû défendre notre Eglise et l'amour dont elle voudrait vivre. Vous faîtes exactement le contraire de ce que vous nous dîtes... Ils sont à côté, je le répète, à deux pas de chez vous. Saurez vous fissurer le mur de la haine plutot que de le construire ? Prouvez nous le contraire à défaut de défendre notre pape et le vôtre.
"N'importe quel illuminé peut se dire catholique" "il n'existe pas de cpyrignt".
Où ce jeune père a donc fait sa théologie ? Les excommunications existent, le catéchisme aussi ainsi que les condamnations du magistère... Et oui, mon père, il existe un magistère qui norme l'enseignement de l'Eglise vous en déplaise. Et oui il existe des tribunaux ecclésiastiques qui jugent de l'appartenance écclésiale. J'arrête car la suite de votre sermon fait exactement la preuve du contraire de la jolie formule que vous nous envoyés au second paragraphe. C'est le paradoxe : Notre Dame verse pour une fois dans le magistère qui condamne : ouf ! Tout n'est pas le fait du libre examen de sa conscience sans d'autres lumières que l'écriture ou... le journal télé.
Votre culture cathodique en effet a semble-t-il pris le pas sur la haute culture catholique de l'évangile au concile vatican II. Un peu de Dei Verbum vous ferait du bien.
Allez c'est pas grave ! la suite du texte est très sympa et on ne peut que vous remercier de dire cela. Mais de grâce !, pour le reste, laissez parler les gens qui ont fait des études. Merci.
On attend vos rectificatifs pour faire un texte plus catholique et surtout plus juste. L'amour a besoin de vérités et de justice. Votre texte, en son début du moins, en manque cruellement.
Un laïc pas du tout tradi mais qui préfère le Défenseur à l'Accusateur."Dieu sera juge entre toi et ton frère" Jésus. Jésus Amour.
A mon avis mon cher Arnaud le problème tient déjà dns le titre de ce blog.
On attend d'un prêtre qu'il parle comme Jésus, qu'il parle de la parole même de l'Eglise, qu'il nous communique ce que l'Eglise, les saints ensignent.
Or nou avons à fire ici à la parole de pal et de JR et non de pères qui on le droit à ce nom parceque Jésus leur a transmis son pouvoir de nous enseinger. En mettant ainsi leurs prénoms ils n'engagent qu'eux. Voilà le problème : on les écoute normalement car ils ont un mandat et les voilà qu'ils profitent de leur autorité pour confisquer une parole qui qui devient seulement la leure ; celle d'un jeune homme particulier bien situé dans l'histoire...
Ils affublent ensuite cette parole de libre. libre de quoi ? d'une norme justement... C'est triste ! Ils profitent de leur autorité qu'on leur a confié pour exprimer leurs sentiments personnels. On s'en fout. Il y en a plein les journaux de ces mots là. Du vent et non du Souffle.
Eh ben quelle agressivité, tous!...tous à jeter la première pierre, bravo...
au moins ça prouve qu'il est lu ce blog :)
Surtout quand ils commentent l'actualité... Je préfère quand ils parlent de l'Evangile.
Pax les gars, Florence a raison.
Permettez moi tout d’abord de vous remerciez pour tous vos commentaires, du moins pour ceux qui invitent au dialogue.
Permettez moi aussi de vous rassurer sur plusieurs points :
- Je suis tout à fait conscient de la méthode profondément malhonnête des journalistes ayant réalisé ce montage. Mais ce serait une erreur, à mon avis, de nous réfugier continuellement dans le rôle de la victime. L’Eglise, même attaquée de manière malhonnête se doit de faire la vérité en son sein lorsqu’elle est dans l’erreur. (Dans un tout autre domaine c’est la ligne adoptée par le Vatican, il me semble, à propos des scandales liés à la pédophilie. Bien des attaques contre l’Eglise sont profondément malhonnêtes mais cela n’a pas changé l’attitude du Saint Père de faire la vérité sur le fond du problème).
- Je ne me suis pas contenté d’écrire cet édito en « restant derrière mon écran ». J’ai également rencontré les prêtres de St Eloi, cette semaine avec les autres membres du bureau du Conseil Presbytéral. Cette rencontre d’une heure et demi a été franche, cordiale et, je le crois, profitable à tous. Elle aura des lendemains, je le souhaite de tout cœur.
- Mes études en théologie se sont très bien passées, je vous rassure sur ce point. Mais ces éditoriaux ne prétendent pas au statut d’œuvre théologique. Si certains veulent débattre sur des questions théologiques, j’y suis tout à fait disposé mais plutôt de vive voix que sur un blog…
- C’est bien notre Eglise que je défends lorsque je tente d’éviter tout lien trop étroit avec quelque mouvance politique que ce soit, et en particulier avec les extrêmes de tous bords. En faisant cela, je crois obéir à mon évêque et au Saint Père.
A mon tour de poser deux questions à ceux qui veulent bien dialoguer :
1. quel est le principal reproche à l’encontre de cet écrit ?
- Une attaque contre les prêtres et les paroissiens de St Eloi ? Ce n’était absolument pas mon souhait et je demande pardon à ceux que j’aurais blessés par cet écrit.
- Une attaque contre l’extrême droite ? Dans ce cas c’est autre chose et je suis prêt à redire ce que j’ai écrit : « Il est des choix politiques, des visions du monde et de l’homme qui ne seront jamais fidèles à l’Evangile ». Et je crois que la meilleure manière d’aider aujourd’hui la paroisse St Eloi et l’Institut du Bon Pasteur, c’est précisément de dénoncer avec plus de force encore toute connivence politique. C’est d’ailleurs exactement ce que les prêtres de l’Institut du Bon Pasteur font depuis deux semaines et je suis prêt à les aider dans cette tâche.
2. Que doit-on attendre d’un prêtre ? Simplement qu’il prêche une parole convenue qui ne dérangerait personne, une parole qui glisserait comme l’eau sur les plumes d’un canard ? Je crois bien plutôt que son devoir est d’inviter continuellement à la conversion des cœurs en commençant à s’appliquer à lui-même cette exigence de conversion. Or l’appel à la conversion n’est jamais facile à entendre. Je suis comme vous, un disciple du Christ qui essaie de mieux croire et de mieux suivre son Seigneur. Si chacun s’applique d’abord à lui-même la conversion qu’il attend des autres, nous aurons fait un grand pas vers l’unité à laquelle j’aspire de toutes mes forces.
P. Pierre Alain LEJEUNE
Pour ma part votre réponse me suffit. Vous dîtes bien dans celle-ci que les prêtres de saint Eloi semblent vouloir faire le ménage. Votre article semblait dire le contraire ou en tout cas souscrire à l'amalgame puisque vous auriez pu par une phrase au moins souscrire à cette hypothèse. Votre réponse éclaire le texte. tant mieux ! Que votre honnêteté soit ici louer ainsi que cette fameuse rencontre entre vous qui nous fait du bien à nous catholiques ni de votre paroisse ni de la leur mais de la même Eglise.
En ce qui concerne l'extrême droite j'imagine que vous parlez d'opinions racistes ou antisémites... C'est bien de le rappeler surtout quand les journaux font l'amalgame avec l'Eglise ou les prêtres attachés à la forme extra-ordinaire. Merci de nous rappeler ainsi que l'Eglise n'a pas attendu les forces de progrès pour combattre ces idées malsaines.
Bravo et courage PAL !
JFred
Enregistrer un commentaire