vendredi 24 décembre 2010

C'est la fête !


Dans nos rues, dans nos maisons nous essayons de mettre de la beauté partout. A Bethléem la paille fait le décor. C’est la crèche aux animaux, c’est la mangeoire pour les bêtes, c’est un lieu d’exclusion... et la vierge donne naissance à un tout petit. Chacun cherche à qui il ressemble : a-t-il le nez du père, le regard de la mère ? Jésus me ressemble en mes commencements et Dieu est tout entier dans cette image et cette ressemblance.

Où chercherez-vous la beauté de cette fête ? Où mettrez-vous votre beauté ? Dans l’extrême faiblesse ? Dans le dénuement ? Dans l’ignorance ? Car il n’y a rien d’autre à voir. La beauté de cette fête est tout entière dans la vie qui surgit comme un inespéré ! Elle est dans la nudité de Dieu qui s’offre à nos regards d’éternels insatisfaits. Elle est dans les regards de Marie et de Joseph soulagés enfin. C’est une beauté qui dit le don sans condition. Heureusement car rien n’était prêt ! C’est une beauté qui laisse libre. C’est pourquoi il y a si peu de monde : quelques bergers surpris et une foule d’anges. C'est une beauté par-delà l’écorce, l’écorce du clinquant et des paillettes, l’écorce de nos duretés ordinaires, l’écorce de nos maladresses et de nos violences. C'est une beauté des profondeurs, une beauté du dedans, une beauté de l’âme. C’est la beauté de Dieu qui ressemble à l’enfant couché dans une mangeoire. Cette beauté fait œuvre de civilisation puisque c’est d’elle qu’est né le respect inconditionnel de chaque être humain de toujours à toujours. C'est de cette beauté qu’est née l’espérance qui a défatalisé l’histoire.
Vous avez un avenir, il y a une issue à l’histoire des hommes.
Joyeux Noël à tous !

Jean ROUET

dimanche 19 décembre 2010

Joseph et la paternité


L’Evangéliste Matthieu rattache l'origine de Jésus Christ à Joseph. C’est à dire que sa venue s'inscrit dans la lignée d'Abraham et du roi David. En l'adoptant Joseph donnait à Jésus tous ses droits légaux, son être social, ses racines dans le peuple, sa lignée.

La figure de Joseph m’inspire trois choses :

- La première c'est que pour nous sauver Dieu a pris racine dans une lignée précise, sur une terre précise, qu'il a reçu un nom dans la famille humaine. Et par là nous sommes invités à aimer nos racines, notre lignage, notre nom. Notre vitalité dépend en partie de la bonne relation que nous entretenons avec ceux qui nous donnent la vie. Tout être humain a droit à connaître ses racines, nous sommes quelques fois dans nos réflexions plus exigeants sur la tracabilité des produits que sur la reconnaissance du vrai père ou de la vraie mère.

- La seconde est le type d'intervention de Dieu. Joseph, dans le fond, ressemble à Abraham : voilà deux pères qui doivent assumer une naissance inattendue. Voilà deux pères qui ont un fils dont l’avenir engage la multitude. Voilà deux pères qui doivent renoncer à la paternité directe pour laisser faire Dieu. Abraham doit sacrifier son fils, Joseph adopter son fils, et leur fils leur est rendu comme tout entier de Dieu. Joseph et Abraham invitent tous les pères à être ainsi : sans prétention !

- Enfin la troisième chose que nous disent ces textes c'est la profondeur du mystère du Christ : il est né de Dieu, il est tout entier de Marie et de Dieu. Si l’Eglise Catholique depuis l’origine tient autant dans sa foi à la virginité de Marie, à la non intervention de Joseph dans la naissance de Jésus c’est que, depuis la Résurrection, elle constate que le Christ est manifesté comme venant en son être tout entier de Dieu il est vraiment le Fils de Dieu et de Marie.

Désormais en chaque être humain Dieu se donne à croire.

samedi 11 décembre 2010

L'attraction terrestre


                Je me souviens, enfant - en apprenant que la terre était ronde -  avoir eu du mal à comprendre comment les autres, de l’autre côté, arrivaient à tenir sur la terre la tête en bas, et à ne pas tomber dans le vide. Ne riez pas ! Vous avez tous eu les mêmes questions d’enfant.

                Depuis, j’ai appris comme vous que nous tenons sur la terre grâce à l’attraction qu’elle exerce sur nous. Or il me semble que cette loi de la physique illustre cette dimension essentielle de notre foi que nous nous apprêtons à célébrer : l’incarnation de Dieu.

                De tout temps, l’homme est attiré par le ciel et il pressent que son destin est plus grand que sa seule vie terrestre. Cela est vrai de toutes les religions. Mais toute quête de Dieu peut présenter le risque et la tentation d’une fuite du monde. Et l’on risque alors littéralement de tomber dans le vide !

                Nous chrétiens, nous confessons un Dieu qui a voulu visiter l’homme dans son monde, à travers une existence  terrestre semblable à la nôtre. Un Dieu qui a choisi de se révéler à nous dans notre forme et en prenant notre langage. Un Dieu qui a posé le pied sur notre terre.

                Dès lors, depuis Jésus, nous croyons qu’il n’est pas possible de trouver Dieu en fuyant ce monde. Si Dieu a voulu vivre cette vie d’homme qui est la mienne, c’est donc que cette vie doit être bonne à vivre. S’il a voulu partager l’existence humaine, c’est donc qu’elle vaut la peine d’être vécue. S’il a voulu se dire et se donner dans la fragilité de l’enfant, c’est que cette fragilité a quelque chose d’essentiel à m’apprendre sur Dieu et sur moi.

                Bien sûr, le cœur de l’homme doit rester ouvert vers le haut, vers au-delà de lui, vers Dieu. Mais le Dieu dont nous parlons, celui auquel nous croyons ne nous invite pas à fuir notre terre car c’est dans notre condition humaine, et pas ailleurs, que se joue notre salut. Il nous veut pour ainsi dire, ta tête dans le ciel mais les pieds sur la terre.

                A l’image de ce qui se passe pour les mages d’Orient, quand l’homme risque de se perdre le nez dans les étoiles, Dieu se fait enfant pour abaisser son regard vers un berceau. Que la naissance de Jésus exerce sur nous cette attraction. Vers cette vie qui est belle. Vers cette terre à aimer. Que la naissance du Sauveur nous aide à tenir sur la terre sans que notre quête de Dieu ne se perde dans le vide. Sans que notre amour de Dieu nous égare loin de nos frères. Notre Sauveur vient dans notre chair. Notre rédemption passe par l’incarnation.

P. Pierre Alain LEJEUNE

vendredi 10 décembre 2010

d'Istambul à Constantinople


Ce furent quatre jours intenses par une douce température de printemps.La plongée dans la circulation d’Istanbul nous donne de découvrir un mégapole de 15 millions d’habitants avec ses quartiers riches et pauvres, ses maisons à l’abandon ou somptueuses et des minarets à perte de vue (il y aurait plus de 3500 mosquées !). Sainte Sophie, la tour de Galata, le Bosphore, la mer de Marmara, le palais de Topkapi, la mosquée bleue, un vrai dépaysement enchanteur.

Puis c’est le choc de Constantinople : la visite au Phanar pour l’audience avec le patriarche Bartholoméos. Sa résidence est enclavée dans un quartier pauvre de la ville le long de la corne d’or ; la porte principale est fermée depuis qu’un patriarche y fut cloué dessus. La foule se presse autour de lui et il se fait accueillant à tous, il règne un climat familial, on apporte des cadeaux, on en reçoit la fête patronale de la Saint André a commencé. On se presse pour embrasser le patriarche, le successeur de saint André. Depuis la conquête de Byzance ce petit homme à la barbe blanche porte les vêtements de l’empereur, la couronne impériale et il s’assoit sur le trône où siégeait l’empereur dans la cathédrale… Il salue le cardinal et la délégation bordelaise avec beaucoup de chaleur, son second diacre Andreas nous avez attendu à l’aéroport et nous facilita notre séjour autant que faire ce peut. Au fils des jours j’apprends qu’ils ne sont plus que 2000 chrétiens dans cette Mégapole. De l’autre côté du Bosphore se trouve Chalcédoine, au cœur de la ville la basilique sainte Irène siège d’un autre concile des premiers siècles. Tout ici parle d’où nous venons et de l’élaboration des éléments fondamentaux de notre credo. De nombreuses traces évoquent aussi les persécutions et les difficultés sans nombres qui traversent ’histoire de l’Eglise. Notre dernière visite fut pour le seul monastère en terre turque qui ne peut exister légalement que si les moniales ne font un séjour que de trois mois. Ce monastère accueille de nombreuses sépulture de patriarche dont Athënagoras et Dimitrios.

A Constantinople j’ai retrouvé mon second poumon ! Orient et Occident ensemble : quel beau témoignage pourrions nous donner de la beauté du Christ !

Jean ROUET

dimanche 28 novembre 2010

Comme un veilleur dans la nuit


                 Tous ceux qui ont été scouts ou guides ont connu ces instants magiques où l’on veille le feu tout au long de la nuit en attendant le matin. Cette veille est bien plus qu’une simple attente car elle est orientée : elle a un but. Il s’agit de traverser la nuit tournée vers le soleil levant.

                 Les lectures bibliques de ces dernières semaines ont évoqué les pires perspectives que l’ont puisse imaginer : catastrophes en tous genres, famines et persécutions, cataclysmes cosmiques. On pourrait s’étonner que chaque année liturgique s’achève ainsi avec des textes apocalyptiques. Et s’il s’agissait au fond, de nous aider à entrer dans les sentiments du veilleur ; celui qui, au cœur des peurs et des dangers de la nuit, attend le jour dans la confiance car il sait que, toujours, l’aurore se lève.

                 Evidemment, tout cela est très prévisible. Comme le soleil qui se lève toujours au moment prévu, Noël tombera cette année encore, le 25 décembre… Et n’attendre que des événements prévisibles a quelque chose de désespérant. Or Jésus aujourd’hui nous invite à nous préparer à l’imprévisible ; à ce qui pourrait nous surprendre, comme un voleur ! De même que l’aurore, toujours prévisible, peut devenir un véritable enchantement, n’y aurait-il pas, dans cet événement très prévisible du 25 décembre, une nouveauté inouïe à recueillir ? N’y a-t-il pas, dans le mystère de la nativité,  ce que je n’ai pas encore découvert de Dieu ?

                 Nous préparer à l’imprévisible :  c’est tout le sens du temps de l’avent qui commence aujourd’hui.  Eveiller nos cœurs à ce que nous ne pouvons pas imaginer ; nous maintenir en éveil lorsque tout semble vouloir nous endormir.  Peut-être même y a-t-il quelque chose de prophétique dans cette veille. Dans notre monde qui semble n’attendre rien d’autre que ce qu’il a lui-même produit et planifié, n’avons-nous pas, comme chrétiens, à tenir cette espérance qu’une nouveauté radicale peut advenir ? Que l’homme n’a pas encore tout découvert de la vie et du monde. Que le visible ne dit pas tout de la vérité. Que l’immédiat ne suffit pas à combler le cœur de l’homme. Que Dieu a encore beaucoup à nous dire.

                Ne pas se laisser endormir par le ronron du quotidien. Refuser les somnifères de la publicité et du prêt-à-penser. Savoir s’étonner encore et toujours de la vie. Garder un cœur simple. Continuer de croire que le plus beau, le plus grand est encore à venir. Attendre Dieu qui vient. Même bousculé par les nuits de la vie, veiller dans la joie de celui qui sait que le jour se lève. Toujours. Comme un veilleur dans la nuit.

 P. Pierre Alain LEJEUNE

mercredi 17 novembre 2010

L’ordre juste de la société et de l’État est le devoir essentiel du politique



En cette semaine riche en événements politiques on peut relire avec intérêt quelques passages de la première encyclique de Benoit XVI sur la Charité « Deus Caritas est » « Dieu est amour » notamment au n° 28.
« L’ordre juste de la société et de l’État est le devoir essentiel du politique. Un État qui ne serait pas dirigé selon la justice se réduirait à une grande bande de vauriens, comme l’a dit un jour saint Augustin », écrit le pape. Le critère ici est donc celui de justice. Mais qu’est-ce que la justice ? Que ressentons-nous comme injustice autour de nous ? Les sujets sont nombreux mais ressentons-nous comme une injustice flagrante le sort des familles d’européens qui logent sous de tentes de fortune place André Meunier à Bordeaux ? Nous entendons chaque jour des chiffres ahurissants sur les bénéfices des uns et sur le nombre des chômeurs dont on nous promet toujours la baisse. On entendra ainsi des réactions du type : « Je fais le même travail que lui, et je suis moins payé, c’est injuste », ou bien « Il est injuste que tant de gens ne puissent se loger convenablement ». Une société juste est une société dans laquelle les relations humaines devraient être régies par l’équité et l’égalité, et se traduire par donner à chacun ce qui lui revient. La justice est l'expression pratique du respect d'autrui, de son droit à la liberté et de la reconnaissance de son statut de personne. La justice comme institution renvoie au système judiciaire dans son ensemble ; les lois, les magistrats, les organes d'application et de défense du droit positif sont au service de la mise en œuvre d’une société où règne la justice.
Le pape continue en disant : « L’Église ne peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’État. Mais elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart dans la lutte pour la justice. Elle doit s’insérer en elle par la voie de l’argumentation rationnelle et elle doit réveiller les forces spirituelles, sans lesquelles la justice, qui requiert aussi des renoncements, ne peut s’affirmer ni se développer. La société juste ne peut être l’œuvre de l’Église, mais elle doit être réalisée par le politique. Toutefois, l’engagement pour la justice, travaillant à l’ouverture de l’intelligence et de la volonté aux exigences du bien, intéresse profondément l’Église. »
Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

mardi 16 novembre 2010

Pas un cheveu de votre tête...

              En lisant l’Evangile de ce jour je ne peux pas m’empêcher de penser au sort que subissent les chrétiens en Irak mais aussi en Egypte, au Yémen ou encore au Pakistan. Ce dimanche, les catholiques de Bagdad entendent comme nous ces paroles de Jésus : « On portera la main sur vous et on vous persécutera. Vous serez détestés de tous à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu ». Cette « prophétie » semble, hélas, tellement actuelle ! En bien des pays aujourd’hui, les chrétiens se retrouvent en situation de persécution et je me demande comment les familles des victimes de Bagdad entendent cette parole.

  La réaction légitime serait de se défendre par les armes ou tout au moins par la haine. Comment pourrait-on en vouloir à ceux qui ont perdu un enfant, un parent, un ami dans ces attentats d’éprouver une haine farouche envers les musulmans ? Pourtant la réaction des évêques d’Irak est toute autre. Ils en appellent encore et toujours au dialogue et à la fraternité avec les musulmans ; au refus de toute violence.

  Mgr Casmoussa, archevêque syrien-catholique de Mossoul, disait le lendemain de l’attentat contre la cathédrale de Bagdad: « Nous ne voulons pas que la rancune remplace l’amour. Jamais ! C’est cela notre force, même si certains la considèrent comme une faiblesse. » Cette « faiblesse » est la force de l’Evangile. La force bien plus forte que la violence des puissants. Nos frères chrétiens d’Irak sont, en ce moment, en train de nous montrer ce que signifie suivre le chemin de Jésus-Christ. 

 

  Chez nous en France, il peut nous arriver d’éprouver de la peur ou de la haine envers des populations que nous estimerions hostiles. Alors laissons-nous enseigner par l’exemple de nos frères du Moyen-Orient. Sans naïveté mais sans ressentiment. Simplement dans l’assurance que l’Evangile nous commande d’aimer tout homme ; dans l’assurance que c’est précisément dans cet amour inconditionnel que se joue notre fidélité au Christ ; que c’est de cette manière-là que nous annoncerons au monde l’Evangile du Christ et que toute autre attitude serait un contre-témoignage.

  Celles et ceux qui parviennent à vivre une telle fidélité au Christ peuvent entendre en vérité cette promesse de Jésus alors même que leurs familles sont décimées : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu ». .

 Nos frères d’Irak sont un membre souffrant de l’Eglise et, dans la communion des saints, nous souffrons avec eux. Mais leur espérance est un témoignage pour nous tous ; ils nous  apprennent à croire que seul le chemin de l’Evangile conduit à la Vie. « C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie ».

 P. Pierre-Alain LEJEUNE

 

 

lundi 1 novembre 2010

de Ramallah à Yad Vashem

La semaine dernière avec un groupe d’amis j’étais en terre sainte pour un pèlerinage qui nous a conduits du Sinaï au mont Sion, de la traversée de Moïse à la résurrection du Christ ; nous faisions cette visite pendant que les évêques du Moyen Orient étaient réunis par Benoît XVI à Rome pour un synode sur leurs Eglises.
Pendant ces jours nous avons rencontré l’abouna Faysal curé de Ramallah et nous sommes allés voir Yad Vashem, le mémorial de la shoah.
Je garde le choc de ces deux visites qui nous ont mis devant le poids de la souffrance de chacun de ces peuples. Quand vous passez dans les territoires occupés vous voyez la différence inscrite dans le paysage, le style d’habitat et le mur qui encercle, un mur impossible. Nous avions loué un GPS Israélien qui a refusé obstinément de nous guider à l’intérieur de la ville palestinienne, c’est grâce à la gentillesse d’un habitant que nous avons pu trouver la paroisse latine. Enfermé et sans avenir telle est le contenu de la souffrance de ce peuple. Impossible de sortir directement du pays, de circuler librement sans de multiples check point, impossible de savoir quand vont s’arrêter les implantations juives qui grignotent peu à peu le territoire dessiné par l’Onu en 1947. Les cartes sont parlantes ; les communautés chrétiennes sont de plus en plus minoritaires et la désespérance guette plus les cœurs.
Yad Vashem avec le mémorial des enfants, incroyable couloir de l’histoire de la montée du nazisme, de la déportation, et de la destruction de 6 millions de juifs ; en sortant de là on a le souffle coupé. On devine à peine l’insupportable souffrance à cause d’une telle haine ; je n’ai pu écrire que « pardon » sur le livre offert aux remarques de ceux qui viennent en ce lieu.
Le drame de ces deux souffrances est dans leur affrontement. L’abouna de Ramallah nous disait : « Pour nos enfants, les juifs ne sont que des soldats et non des familles.» Ils ne se connaissent que comme ennemi.
Je laisse résonner en moi la réflexion des pères du synode dans leur message au peuple de Dieu en date du 23 octobre dernier : « Il est temps de nous engager ensemble pour une paix sincère, juste et définitive. Tout deux (juifs et chrétiens) sommes interpelés par la Parole de Dieu. Elle nous invite à entendre la voix de Dieu « qui parle de paix » : « J'écoute. Que dit Dieu ? Ce que Dieu dit c'est la paix pour son peuple et ses amis » (Ps 85, 9). Il n'est pas permis de recourir à des positions bibliques et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les injustices. Au contraire le recours à la religion doit porter toute personne à voir le visage de Dieu dans l'autre, et le traiter selon les attributs de Dieu et selon ses commandements, c'est-à-dire selon la bonté de Dieu, sa justice, sa miséricorde et son amour pour nous. »

mercredi 29 septembre 2010

Samedi prochain je suis de mariage !


Comme souvent le samedi depuis juin dernier. Je vais célébrer deux mariages : un anglais avec une française et un français avec une laotienne. J’adore les voyages, ça tombe bien. J’essaie toujours de dire quelques mots dans la langue de ceux qui m’ont fait la joie de m’inviter à être témoin de leur engagement. C’est ainsi que j’ai parlé japonais, russe, hollandais, etc… et maintenant je vais essayer de dire un mot en lao : « Sabaidee » bienvenu ! Je n’en dirais pas plus car c’est une langue fort difficile à prononcer. Mes oreilles ne savent pas entendre les nuances dans les intonations et on m’a mis en garde : le moindre écart, et le mot le plus poli devient vite une injure. J’aurai ainsi célébré cette année 20 mariages à Bordeaux, à Toulouse, à Arcachon. Extraordinaire ministère que celui-là ! Souvent l’accompagnement commence l’année précédente et vous partagez le cheminent de ces hommes et de ces femmes pendant plusieurs mois. Ensemble ils relisent l’histoire de leur décision ; comment à partir de la première rencontre ils en sont venus à engager la totalité de leur vie ; au creux de leur itinéraire de liberté Dieu se donne à voir comme l’inattendu, la profondeur, le souffle qui déborde, le respect infini de l’autre. Ils font le point sur la qualité d’échange entre eux tant il est vrai que le mariage est une parole qui se donne et que la question la plus décisive est de savoir jusqu’où ? Oh bien sûr ils ont le sentiment de se dire tout, de ne rien se cacher, c’est normal ils sont amoureux ! Mais il est nécessaire qu’ils présentent ces lieux en eux où la parole n’a pas encore acquis droit de cité et qu’il est des moments où il faut se taire dans le plus grand respect des blessures et des rides. Ils se projettent faisons de leur amour un avenir et découvrent au moins un peu que cet avenir vient de Dieu. J’apprends d’eux ce qu’est le mariage. C’est normal, je suis célibataire. La foi chrétienne me dit de voir en eux un sacrement c‘est à dire un signe de la manière dont Dieu aime l’humanité. Avec Kim la laotienne et Christophe, samedi prochain, j’apprends avec étonnement à quel point l’ouverture à l’universel est au cœur de leur projet ; il me parle d’un amour qui est véritable sortie de soi, de son univers, de sa culture. Loin d’être une entreprise de conservation de l’espèce, voilà que leur différence culturelle fait apparaître le genre humain dans sa quête de rencontre et d’unité oui, c‘est bien ainsi que Dieu aime le monde.

mardi 21 septembre 2010

Le travail et la retraite


Aujourd’hui encore, les questions de la réforme des retraites sont au centre des préoccupations des français.
Parmi toutes les questions posées il y en a une qui me semble trop peu prise en compte : celle du sens du travail.
Bien sûr, il faut travailler pour gagner de l’argent ; bien sûr il y a des travaux extrêmement pénibles ; bien évidemment, il y a un âge où l’on a moins de forces et de possibilités pour entreprendre, mais ce qui me semble en jeu, c’est le sens du travail dans nos existences.
Le travail ne sert par uniquement à gagner de l’argent, il est ce lieu où nous pouvons mettre en œuvre nos capacités d’intelligence, de transformation, d’innovation. Il nous confronte au réel, à son opacité, il appelle de notre part responsabilité, justice, collaboration. Il est donc un lieu de notre existence humaine où notre personnalité peut se déployer.
Travailler est un des lieux majeur pour notre épanouissement. Les jeunes sans travail au sortir du système scolaire, les chômeurs pourraient nous en apprendre beaucoup sur le sujet. C’est pourquoi, quand les conditions de travail sont dégradées, quand les compétences et les responsabilités ne sont pas reconnues, il y a de véritables urgences sociales. Le droit doit faire sans cesse des progrès pour assurer des conditions dans lesquelles les hommes et les femmes qui travaillent soient respectées dans leur dignité.
Pour ceux qui « prennent leur retraite» servir aux autres, participer à la transformation de la vie sociale sont des questions majeures.
A moins d’en faire des consommateurs de voyages autour du monde ou de croisières sur les pas de qui vous voudrez (...), la question est bien de la place de chacun dans la vie sociale, la vie économique et donc dans la reconnaissance dans tous les sens du terme.
La dignité d’un homme ou d’une femme qui travaille est dans la reconnaissance de la part qu’il prend au service de tous. Alors, du coup, bon travail !

Jean ROUET

mercredi 15 septembre 2010

Sondage et polémiques !


Vous êtes dispensés de penser, ne vous fatiguez pas à réfléchir ! On
pense pour vous ; les sondages qui inondent nos infos quotidiennes
pensent pour vous. Les français sont à 54 % pour ceci ou contre cela
; tous les sujets y passent des plus superficiels au plus essentiels !
J’en ai marre que tous les jours on me dise ce que je pense. La
machine du prêt à penser est redoutable elle lamine les cerveaux et
ceux qui nous gouvernent risque l’utiliser à leur profit. Il y a eu
les bien-pensants, les idéologues, il y a maintenant les écervelés et
j’ai envie de vous inviter à entrer en résistance. Pensez par
vous-mêmes, ne vous précipitez pas à donner votre opinion, laissez- là
venir dans les méandres de vos esprits et de vos cœurs, quelle puisse
intégrer la complexité du réel, la multiplicité des points de vue, ne
vous sentez pas obliger d’avoir une opinion sur tout, cherchez plutôt
à comprendre, à entendre, à analyser. Cherchez votre propre pensée et
exprimez-là à bon escient, c’est pas si facile que ça après tout.
Maintenant vous pouvez vous laisser aller à la pensée commune, c’est
bien plus confortable dans ce cas-là vous allez entrer dans le cercle
infernal des polémiques. Vous avez dû constater comme moi que
désormais il faut une polémique quotidienne ; on pense si vite ou,
plutôt, on pense si peu, que toute prise de position devient sujette à
caution, ouverte à toutes les contestations à tous les démentis, à
toutes les dénégations, à tous les virevoltes possibles. On ne débat
plus, on polémique, on ne cherche plus des débats contradictoires, on
s’invective et on crie au scandale, à la provocation. Où est la parole
? Elle jaillit du silence et non pas du bruit et du tintamarre. Elle
se veut adresser et non assener à l’autre.
J’arrête, je crois que je vais polémiquer.

vendredi 10 septembre 2010

Un film "eucharistique"


Un film « eucharistique »

               Je vais peu au cinéma. Trop peu à mon goût. Mais cette semaine j’ai eu la chance d’être invité à l’avant première du film de Xavier Beauvois relatant l’aventure des moines cisterciens de Tibhirine. Je ne sais de quels mots user pour vous encourager à aller voir ce film.

              Ces huit moines se sont retrouvés dans la tourmente de la guerre civile en Algérie pendant les années 90 ; ils sont morts assassinés en mai 1996. Vivant au milieu d’une population littéralement terrorisée, ces hommes sont confrontés à un choix crucial.  Doivent-ils partir pour fuir la menace ? Mais alors ils abandonneraient toute une population dont ils ont choisi de partager l’existence et qui les supplie de rester. Ou bien doivent-il rester en prenant le risque d’être exécutés ? Partir ce serait laisser les armes commander. Rester c’est risquer une mort quasi certaine. Mais pourquoi ? Au début du film, on comprend mal ce qui pousse ces hommes à rester quand la raison commanderait de quitter le pays.  Au fil des images et des paroles, au fil des chants de ces moines, de leur prière, de leurs contacts avec les habitants du village on comprend peu à peu que leur choix de suivre le Christ en tout les conduit finalement à rester. Le bon pasteur n’abandonne pas ses brebis quand vient le loup.

C’est au terme d’un travail intérieur rude et déchirant, que ces hommes entrer finalement dans la liberté de Dieu ; ils ont vaincu la peur. Comme les hébreux passant la Mer Rouge, comme le Christ passant la mort, ils sont passés, eux aussi, et sont entrées dans la liberté. « Je ne crains pas la mort ; je suis un homme libre » : c’est ce que dit frère Luc, le frère médecin qui continue de soigner tous ceux qui se pressent à la porte du monastère ; y compris les terroristes qui, il le sait, sont ses futurs bourreaux. Voilà, en image, l’histoire vraie de ces hommes qui ont vécu l’Evangile jusqu’au bout : « aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous persécutent ».

Les éloges sur ce film sont quasi unanimes. Pourtant, peu de commentateurs ont su voir à quel point ce film nous place au cœur du mystère du Christ. Au fond, ce film est « eucharistique » : ces hommes sont morts par amour. L’eucharistie - comme l’histoire de ces moines - nous dit que le gagnant est celui qui a su donner, qui n’a pas eu peur de perdre. C’est celui qui donne sa vie qui entre dans la Vie. Ils sont morts et pourtant, ce sont eux qui ont vaincu.

Allez voir ce film ! Vous en sortirez à la fois éprouvés et grandis. Eprouvés car pendant deux heures, on suit pas à pas ces hommes face à l’épreuve. Grandis car leur histoire dit toute la grandeur de notre foi ; toute la beauté du chemin sur lequel Jésus-Christ nous appelle.  Grandis aussi dans la découverte du mystère de l’eucharistie que nous célébrons ensemble tous les dimanche. L’eucharistie nous éprouve et elle nous grandit !

 P. Pierre Alain LEJEUNE

 

 

 

« Des hommes et des dieux ».

Dimanche dernier, j’ai invité mes paroissiens à aller le voir, j'irai dès ce soir, et j’ai bien envie de vous en parler sans l’avoir vu, il s’agit du film sur les frères de Thibérine : « Des hommes et des dieux ». Ceux qui l’ont vu et qui m’en ont parlé, en parlent comme d’un grand moment de profondeur, de beauté, de témoignage.
Les écrits du frère Christophe, le testament spirituel du frère Christian, on déjà pu nourrir notre prière et notre contemplation de l’œuvre du Christ dans le cœur de ces hommes qui ont donné leur vie.
Un commentaire entendu dans la bouche du réalisateur ou d’un des principaux acteurs Lambert Wilson est resté dans mon oreille comme une formidable interrogation.
Ils insistent sur l’universalité du témoignage de ces moines,en affirmant qu’il dépasse toutes les religions pour montrer la force d’une fraternité vécue au quotidien dans leur communauté et avec les musulmans qui les entouraient.
Notre “religion”, en effet pour reprendre ce terme, se donne à voir essentiellement dans la vie d’hommes qui donnent leur vie pour les autres, sans exclusive, c’est ainsi pour le Christ, c’est ainsi pour ces moines.
Le lieu de la manifestation de Dieu, le véritable culte rendu à Dieu, est bien dans l’amour universel du frère. Cette note, cette insistance est l’originalité du Christ et du christianisme dans l’histoire.


Bon film envisagé du Christ !

lundi 31 mai 2010

Dieu est libre !

Dans le ministère qui m’est confié au service des jeunes, il m’est parfois (souvent !) donné de vivre des moments de grâce. Ce que nous avons vécu vendredi dernier restera pour moi parmi les trésors de cette année. 

Ce soir-là, au milieu d’une bonne centaine de lycéens de Bordeaux, 4 jeunes de 17 ans ont reçu le baptême. Entraînés par les chants et les paroles du rituel qui parlent d’elles-mêmes, nous avons vécu une célébration d’une grande beauté et d’une profonde vérité, invitant chacun à redécouvrir le sens de son baptême.

 Je voudrais vous partager mon émerveillement devant ce que Dieu réalise dans la vie de certains jeunes. Ces quatre lycéens sont de familles non pratiquantes et pour certains non croyantes. D’ailleurs l’un d’entre eux a été baptisé en l’absence de ses parents qui « ne pouvaient pas être là ». C’est dire la détermination de certains jeunes qui font eux-mêmes leur route ! C’est à n’y rien comprendre ! Alors que certains parents rêveraient de voir leur enfant les suivre à la messe, voici d’autres jeunes qui rencontrent Jésus Christ et « s’entêtent » jusqu’à demander le baptême alors que leurs parents ont tout fait pour que cela n’arrive pas…

 Je me souviens également de Mathilde qui avait choisi, à 15 ans, de préparer sa première communion pendant un camp d’aumônerie sur le chemin de Compostelle. Elle avait communié pour la première fois dans la cathédrale de Santiago. Au retour à Bordeaux, sur le quai de la gare, sa mère lui faisait remarquer avec un brin de reproche dans la voix : « Alors, tu as fait ta première communion sans ta famille ». Et Mathilde de répondre du tac au tac en montrant le groupe des autres pèlerins : « Mais si, ma famille était là ! »… Quand les enfants donnent des leçons à leurs parents…

 Cela en dit long sur la liberté de Dieu qui appelle parfois des jeunes lorsque rien, ni le terreau familial, ni le milieu éducatif ne le laissait penser. Nous fêtons ce dimanche la Sainte Trinité ; Dieu est plus grand que tout ce que nous pouvons imaginer ; plus grand même que le singulier et le pluriel. Ce Dieu mystère de communion nous surprend  et Il fait irruption là où on ne l’attendait pas. Car Il est libre de nos raisonnements, libre de nos prévisions. La découverte de ce Dieu libre nous libère ; Il nous délivre de toute angoisse de l’avenir et de toute peur de l’échec puisqu’Il peut faire surgir l’inattendu à tout moment.

P. Pierre Alain LEJEUNE

 

mardi 25 mai 2010

L'esprit Saint : le défenseur de l'homme !


Célébrer la Pentecôte c'est fêter le don de l'Esprit Saint ; c'est s'apprêter à recevoir encore aujourd'hui ce même don. Et célébrer l'Esprit Saint c'est célébrer la présence de Dieu au plus intime de nous. L'Esprit c'est Dieu en nous.
D’après les actes des apôtres cet événement déclenche du feu, des paroles, des mouvements de foule, un enthousiasme et j'aurai le désir de voir se réaliser pour nous une nouvelle Pentecôte ; je voudrai pouvoir chanter l'écroulement des murailles qui nous séparent, je voudrais pouvoir rejoindre chacun et chacune dans sa langue, dans son particularisme, je voudrais pouvoir annoncer la naissance d'une vraie communauté. Mais mon désir se heurte à la réalité. L'heure n'est pas des Pentecôtes triomphales. La nôtre est discrète mais cependant bien réelle. Regardons.
Le noyau essentiel de la Pentecôte c'est la communion avec le Christ et les uns avec les autres qu’opèrent le Saint Esprit. Que peut signifier pour nous recevoir l'Esprit de la Pentecôte ? Je voudrais souligner trois aspects.
L'Esprit-Saint est celui qui fait reconnaître Jésus comme le Seigneur. Paul l'affirme : "Sans le Saint Esprit, personne n'est capable de dire :'Jésus est le Seigneur'". Dés le commencement les chrétiens ont cristallisé leur foi dans des phrases très simples ; l'Esprit éclairant leur intelligence a produit ces diamants uniques que nous appelons "confessions de foi" : Jésus est Seigneur, Jésus est Fils de Dieu, il est le Seul Nom par lequel nous puissions être totalement sauvés.
Il me semble que nous avons à demander à l'Esprit de renouveler notre communion mutuelle en nous ramenant tous à cette simplicité de l'adhésion à Jésus comme le Seigneur. On peut dire de Jésus tant et tant de choses mais celle-ci est sure et je ne me leurre pas en la tenant fermement : Il est Seigneur, son Père est Notre Père ; Il est Ressuscité et vivant dans son Église. L'Esprit nous ramènera toujours à ce diamant inaltérable de la profession de foi. Il nous purifie toujours davantage le regard pour que nous sachions y voir la lumière, son eau profonde, son éclat peu à peu insoutenable, sa merveille. Si tous nous nous laissons faire, une indestructible communion sera nouée entre nous.
J'en viens au deuxième aspect. Nous vivons tous notre foi dans des situations d'une extrême différence. Chacun et chacune vit une aventure unique. Plus nous nous connaissons plus nous sommes mis devant l'originalité de chacun et de chacune d'entre nous. Mais voilà le miracle de l'Esprit. Les dons, les activités, les fonctions, les circonstances, les responsabilités sont diverses mais c'est toujours le même Esprit. Vivre la Pentecôte c'est bien nous ouvrir aux différences que porte chacun comme manifestation d'une même Esprit. Dans l'Esprit nos différences sont des complémentarités. Si nous en faisons des oppositions c'est que nous ne vivons que pour nous mêmes. Il y a surabondance des dons de l'Esprit dans nos communautés chrétiennes, mais c'est le même Esprit et aussi différents que nous soyons, nous ne faisons qu'un seul corps.
Enfin il y a une troisième facette à ce mystère de l'Esprit en nous : c'est un Esprit d'amour fraternel. Mais l'amour ce n'est pas de bons sentiments c'est des actes. L'Esprit est cette force de Dieu qui malgré nos duretés nous rend fraternels. "Tu envoies ton souffle, ils sont créés" dit le psaume 103 ( 104 ) de cette fête du don de l'Esprit : effectivement, créés à l'image de Dieu, appelés à lui ressembler toujours plus, nous sommes constamment en train d'être modelés par lui à son image ; si je regarde le potier en train de façonner son vase, je vois celui-ci s'affiner de plus en plus dans les mains de l'artisan... Nous sommes cette poterie dans les mains de Dieu : notre ressemblance avec lui s'affine de plus en plus au fur et à mesure que nous laissons l'Esprit d'amour nous transformer. Jésus dit bien : "Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous." Nous avons besoin d'un Défenseur, d'un avocat devant nous-mêmes, devant nos réticences à nous mettre au service des autres, devant nos timidités du genre "Qu'est-ce que si peu de pains et de poissons pour tant de monde ?" Nous avons bien besoin de ce Défenseur qui constamment, plaidera en nous pour les autres. Et ce faisant, c'est nous en réalité qu'il défendra, car notre vrai bonheur, c'est de nous laisser modeler chaque jour par le potier à son image.
Nous ne vivrons la Pentecôte que si nous nous ouvrons à ces trois réalités de la communion dans la foi, de l'unité dans nos différences, de la fraternité dans nos conflits. Rêve impossible ? Rien n'est impossible à l'Esprit Saint, si nous le laissons faire.
Jean ROUET